Le cheval, un esprit



Marie-Odile Colatrella me pardonnera, j'espère, de lui emprunter cette belle image.

Retour à l'accueil mansonnien . Dernière révision le 3/4/2022


Le cheval, un esprit

Pour moi, le plus intéressant dans les activités hippiques, c'est la puissante richesse des relations entre monture et cavalier.e.

J'ai fait très peu de cheval, mais je garde le souvenir de deux moments de bonheur :
- la première vois où j'ai réussi à prendre le rythme du trop assis, et donc d'être en phase avec le cheval et non plus de prendre un coup dans les fesses à chaque pas
- les quelques fois où j'ai eu le sentiment de "faire corps", et qu'il suffisait que je pense "au galop" pour que ça passe à travers mes jambes et le cheval se lance (c'était nettement moins facile pour revenir au pas).

Yves Saint-Martin, au plus haut niveau professionnel, on retrouve en maintes pages de ses mémoires cette riche relation, assortie d'une stratégie des rythmes et des moments conduisant à gagner la course.

Bartabas, dans un autre genre, a poussé le jeu très loin.

J'aimerais que Maisons-Laffitte pousse la réflexion et l'action dans cet esprit. On le sent aux carrières Molière, avec son public de jeunes et ses parcours de jumping. Des mouvements complexes où le cavalier soit sentir la monture, et lui-même, pour sauter l'obstacle. Savoir être exigeant, mais connaître les limites de la bête. ... On retrouve ces jeux dans la vie professionnelle, la vie familiale, je dirais même la vie amoureuse.

Bon, je rêve un peu.
Tant mieux si le cheval est aussi un facteur de prestige et de ressources financières pour la ville, un emploi pour l'univers des entraîneurs, des jockeys et des écuries de selle. Tant mieux même si l'on voit l'addiction des parieurs leur offrir une drogue moins coûteuse et moins dangereuse que d'autres.

Le cheval, c'est un esprit. Et j'espère qu'il vivra longtemps à Maisons-Laffite.

PB