Gestion centralisée des greffes d'organes


:En attendant la généralisation d'Internet et de ses déclinaisons (intranet, extranet), les organismes fédératifs construisent leurs réseaux avec des solutions rustiques mais efficaces et faciles à mettre en oeuvre. L'Etablissement français des greffes (*), par exemple, relie une centaine de sites à son centre parisien. Comme il s'agit d'équipes essentiellement hospitalières, la solution de principe consisterait simplement à passer par les réseaux des différents hôpitaux et à échanger des messages, suffisamment sécurisés et formalisés (pour assurer la cohérence des données).

Nous n'en sommes pas là, dans l'état actuel de l'équipement des hôpitaux. Les pionniers doivent donc recourir à des solutions plus rustiques. Bernard Boutin, responsable de l'unité "système d'information", a donc construit un réseau autonome. Les systèmes locaux, tantôt sur Macintosh, tantôt sur PC, se connectent par modem et réseau commuté sur le site central (deux machines Unix de Digital Equipment). La cohérence d'ensemble est assurée par le produit Reflection, de WRQ. Celui-ci gère à la fois les communications et les transactions des différents postes de travail, fonctionnant en émulation de terminal passif (standard VT, de Digital). Il apporte aussi un langage de commande et la liaison avec la base de données (300 Mo sous Oracle V7.2).

Coordonner et harmoniser en mode caractère

L'application actuelle, opérationnelle depuis le début de février, représente un progrès sensible sur la situation antérieure. Les équipes disposaient seulement de systèmes locaux non connectés, et d'un service vidéotex limité aux listes d'attente. Désormais, la cohérence des informations est assurée par la base centrale. Et le logiciel facilite l'application des règles d'attribution des greffes (définies par un arrêté de novembre 1996). Le programme actuel n'a pu être réalisé sous forme de système expert, mais donne satisfaction avec 1000 lignes de C avec Oracle-SQL.

"Reflexion a remporté nos suffrages", explique Tim Oakley, ingénieur réseaux et systèmes "car il répondait à l'ensemble de nos critères de choix: émulation, transfert de fichiers bidirectionnel, langage de script permettant de développer un logicielle Mac/PC. Et ce pour un rapport prix/performances tout à fait satisfaisant. Nous avons opté pour l'achat d'une licence globale pour un nombre déterminé (24) de connexions simultanées". L'application est suffisamment simple pour que les utilisateurs aient pu se former seuls à l'aide d'un simple manuel.

On est évidemment bien loin de l'ergonomie conviviale et ludique de HTML et de Java. Mais la gestion des greffes exige avant tout la rigueur et la sécurité, et doit tenir compte de la technologie actuellement disponible. La plupart des équipes médicales participant au système ne sont pas connectées sur les réseaux hospitaliers, par exemple. Il faudra encore quelques années pour que l'informatique inspirée d'Internet soit assez omniprésente et techniquement mûre pour s'imposer d'emblée dans ce type d'applications.

PB LMI 20/6/1997


Bien qu'elle soit aujourd'hui un peu ancienne, et contestable sur certains points, une étude détaillée du problème est disponible en http://www.spieao.u-nancy.fr/serveurfac/memoire_html/transplant/TRANSPLANT.htm


- Budget annuel de l'Etablissement française des greffes: 60 millions de F

- Effectifs: 90 personnes

- 250 personnes réparties sur une centaine de sites peuvent se connecter sur le système, qui dispose de 24 accès simultanés.