Di Meo, le "vert galant" qui peut sauver Renault

La bonne gouvernance, au delà des normes et des structures, ce sont des leaders

En juillet dernier , on ne pouvait voir Renault qu'en rouge. Il affichait les pires résultats de son histoire ; 7 milliards d'euros de pertes, et un chiffre d'affaires en baisse de 34%. Les relations avec Nissan étaient tendues. Même une alliance avec Mitsubishi laissait des doutes. Et Carlos Ghosn, depuis son refuge libanais, se faisait un plaisir de proclamer : "Les résultats sont lamentables".

C'est en vert écologique qu'il se présente aujourd'hui. Ce fut d'abord, en août, l'annonce étonnante pour un vendeur de voiture, de promouvoir l'autopartage. Mais c'est surtout la reconversion de l'usine de Flins "à l'économie circulaire", annoncée le 25 novembre, qui frappe aujourd'hui.

Et presque toutes les parties prenantes semblent relativement satisfaites. Y compris le personnel et les syndicats. Trois des quatr organisations syndicales du groupe (CFE-CGC, CFDT et F0) ont signé l'accord "transformation des compétences" qui donnera le coup d'envoi aux suppressions de 2500 postes dans les fonctions tertiaires et l'ingénierie.

Elles étaient encore très réticentes à la mit-juin, la CFDT par exemple dénonçant non seulement la méthod mais les objectifs.

Il semble bien que la personnalité de Luca de Meo, nommé directeut général et président du groupe le 1er juillet. C'est une compétence, car il vient de chez Fiat. C'est aussi un charmeur. La presse ne se prive pas de le montrer en photos grand format. Les plans de restructuration notamment pour Flins, mûrissaient avant son arrivée. Mais il a su les faire passer, A l'intérieur, il dialogue beaucoup. A l'extérieur, il recrute des stars chez Peugeot, Citroën ou Toyota.

Comme quoi les concepts et les préceptes de la gouvernance ne suffisent pas. Dans les situations de crise, ce sont de fortes personnalités, "the right man at the right time", qui font sauter l'obstacle. Ils savent "donner du sens" à l'entreprise. A la fois par la passion : de Meo est "un fou de bagnoles" et a par exemple relance de la sportive Alpine. Mais surtout, avec "l'économie circulaire" qui deviendra le coeur de l'usine de Flins, il relance le groupe sur des valeurs qui peuvent plaire aussi bien à la droite (circulaire, c'est local) qu'à la gauche et surtout aux jeunes.

L'avenir de Renault n'est pas encore écrit... mais il y a un avenir séduisant. De Meo, séducteur écologiste, le "vert galant", au bon moment.

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