Mondialisation et Covid : Clivant !

Sur notre bureau, arrivés presque en même temps : - le livre "Le livre noir de la mondialisation, 400 millions de morts", de Thomas Guénolé (Plon 2020);
- l'article "Merci à Big Pharma", d'Eric Le Boucher (Les echos, 27-28/11/2020).

Le premier n'y va pas de main morte ; "Guerres de pillage, morts de faim, décès dans des conditions de travail inhumaines, à ause de la catastrioge écologique ou par déni d'accès aux soins : au total, de 1992 à nos jours, la mondialisation a causé plus de 400 millions de morts".

Le second commente ses remerciements : "Il faut ouvrir les yeux et constater que le nationalisme est dépassé, que le capitalisme alliant Big Pharma) et start-up a beaucoup de vertus et que la coopération mondiale permet seule de venir à bout d'un ennemi tel que ce virus".

On peut les contester tous les deux. Guenolé mélange un peu tout, et une bonne partie de ses 400 millions ne sont vraiment dûs à la mondialisation mais à bien d'autres causes. Le Boucher écrit dans un journal plus proche de la sensibilité des patrons et des actionnaires que Le Monde. Mais tous deux disent du vrai.

Si mon sentiment personnel vous intéresse, je dirais simplement que les virus comme les travers de l'humanité (par exemple la cupidité, pour parler comme Stiglitz) sont contagieux. Il faut donc plus ou moins cloisonner (confiner ... ) la planète pour en limiter les effets. En 1648, ce fut l'objet du traité de Westphalie . Et les travaux de Pasteur conduisirent à l'hygiène et à la prophylaxie. Ma grand-mère, dame patronesse à la fin du XIXe siècle, et qui avait vu les dégâts de la proximité dans les milieux défavorisés... s'essuyait les joues après qu'on l'ait embrassé.

Cloisonner comment et jusqu'où ? Demandez à Monsieur Macron !

Pierre Berger, 29/11/2020

(*) L'expression Big Pharma regroupe les grands industriels du secteur. Voir Wikipedia

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