Démocratie et réseaux, suite


Mon dernier blog Mettre la démocratie à l'heure des réseaux exprimait mon émotion après de pénibles journées comme assesseur attendant désespérement des electeurs. Ci-dessous :
- réflexions et références,
- mon sentiment à ce jour (28 juin)

Réflexions et documentation


J'ai depuis recueilli quelques réflexions, négatives, ou favorables, voire enthousiastes "Pierre ce qui est fou c'est que c'est toi l'homme de grande sagesse qui pose ces réflexions alors que les gens de ma génération pensent à l'inverse.".

D'autres m'ont signé d'utiles documents :

- Un rapport très négatif de l'Inria. Mais il date de 2014, et l'informatique a quelque peu évolué en sept ans. Certes, m'écrit un ami "les ordinateurs ont toujours un Bios... des extensions non sécurisées...la blockchain a aussi ses failles... toujours sensibles aux sauts quantiques... et il reste l'incompatibilité du processus avec le code électoral"; Bien d'accord, il faut changer le code électoral ! Ce livre bleu que l'on pose à côté des urnes et que personne ne lit (sauf quand même les personnels municipaux, qui le lisent d'ailleurs sur Internet).

- le discours du président Macron(octobre 2017) à l'Assemblée des français de l'étranger., qui insiste sur les questions de sécurité pour le vote en ligne, et considère que "le vote en ligne ne permettra pas à lui tout seul, en tous cas pas totalement, d'augmenter la participation à un niveau suffisamment satisfaisant". Bien d'accord.

- le rapport de Jacky Deromedi et Yves Détraigne au Sénat, en octobre 2018, qui est constructif. Il propose trois propositions sur les machines à voter et cinq sur la sécurisation du vote par Internet (pour les Français de l'étranger).

- un article de l'Humanité du 28 juin, "Je suis dégoûtée par notre système politique : on vote et rien ne change pour nous".

On trouvera nombre de références à la rubrique spécialisée de notre site gouvmeth et je résiste pas au plaisir de vous signaler mou article Démocratie en temps réel qui fête cette année son cinquantième anniversaire.

Mon sentiment à ce jour (mais le monde change vite...)


La question n'est pas de greffer un peu d'informatique sur une démocratie malade de ses processus archaîques. Il faut aller plus loin qu'un digital washing !

Il faut changer en profondeur l'ensemble de ces processus. En recourant au distanciel, bien sûr. Mais surtout en repensant le tout à partir du monde d'aujourd'hui, qui roule aux réseaux, au téléphone, et au temps réel.

Quelques idées, aussi utopiques sans doute que celles que j'avais il y a cinquante ans.

- 1; Penser le processus démocratique comme permanent, 7/7 et 24/24, avec le téléphone comme mode principal de communication dans les deux sens (il n'y a pas que les jeunes, même la belle-mère d'un ami, 87 ans, nous envoie des SMS avec documents joints) ;

- 2. Jouer à fond la carte du distanciel, mais inventer aussi de nouvelles formes de présenciel : par exemple des locaux analogues à ceux du coworking mais à vocation politique et non économique (un nouvel usage des mairies, des tiers-lieux)...

- 3. séparer les deux volets du système démocratique représentatif actuel :
. d'une part les idées
. de l'autre les personnes pour les mettre en pratique;

car, en combinant les deux dans des élections d'assemblées,
  • rien ne garantit que les élus seront les plus fiables et les plus compétents pour les mettre en oeuvre
l'expérience montre au contraire qu'il n'y a guère de rapport entre les programmes électoraux et leur appplication par les gouvernants (il y a quelques notoires exceptions).

Et envoyez vos idées à vous !


Même si c'est seulement pour casser les miennes. Ne vous inquiétez pas, j'ai l'habitude.

De tout coeur.
P.B.