La page d'Urban-Galindo

Savoir écouter, c’est posséder, outre le sien, le cerveau des autres. (Léonard de Vinci)

 

Trois articles à lire

RINA pour les nuls. RINA (Recursive Inter Network Architecture) pour les nuls : un projet pour l’Internet de nouvelle génération

Un droit numérique nouveau indépendant (entre autres) des USA. Un droit souverain nouveau pour le "numérique"

Une esquisse d'un dispositif favorisant le partage maitrisé des informations, connaissances, logiciels §3 de cet article: . Rebondir avec la crise du Covid-19

Des projets du même type que le nôtre

- Metahodos

- Forum Atena

Ma conviction

1- L'économie est à refonder

Dans le prolongement des réflexions de Michel Volle, Laurent Bloch dans ce qu'ils appellent l'Iconomie

et de Gérard Berry dans son livre "L'hyperpuissance de l'informatique" . Un constat pas seulement économique : l' "informatique" avec le coût quasi-nul de copie est en contradiction totale avec l' "ancienne économie" fondée sur le transfert de propriété d'un bien (surtout physique, déjà mal adaptée aux "biens immatériels"), aux échanges "à somme nulle" . Les données et connaissances communiquées se multiplient !

2- Le temps est-il venu de mettre le numérique au service de l'Homme "partageant"

Cette propriété de l'information favorise le développement du partage des données et connaissances, avec une notion d' "Intelligence Collective" dont l'institut Bull est une des illustrations.
C'est l'objectif proposé (introduction p25) par Pierre Lévy dans son livre de 1994 : "... L'informatique communicante se présenterait alors comme l'infrastructure technique du cerveau collectif ou de l'hypercortex de communautés vivantes. Le rôle de l'informatique et des techniques de communication à support numérique ne serait pas de "remplacer l'homme" ni de s'approcher d'une hypothétique "intelligence artificielle", mais de favoriser la construction de collectifs intelligents où les potentialités sociales et cognitives de chacun pourront se développer et s'amplifier mutuellement.
Selon cette approche, le projet architectural majeur du XXIe siècle sera d'imaginer, de construire et d'aménager l'espace interactif et mouvant du cyberspace. Peut-être alors sera-t-il possible de dépasser la société du spectacle pour aborder une ère post-médias, ère dans laquelle les techniques de communication serviront à filtrer les flux de connaissances, à naviguer dans le savoir et à penser ensemble plutôt qu'à charrier des masses d'informations. "

et un dicton américain que j'adore : « Je te donne un $, tu me donnes un $, nous n’avons rien gagné, ni l’un ni l’autre;
Je te donne une idée, tu me donnes une idée, pour peu que les deux idées soient différentes, nous avons gagné chacun une idée. »

. Des règles nouvelles

Je pense que pour soutenir cette approche 2 jeux de règles nouvelles, au moins, sont nécessaires :
1- des règles juridiques novatrices protégées des lois extraterritoriales notamment US, une esquisse du cadre dans cet article
2- une structure économique favorisant les synergies entre les développeurs de modules qui seraient partagés en assurant des revenus, ps comme le logiciel libre qui ne "nourrit pas son homme (femme)" . Une rétribution à l'usage, un peu comme les droits de diffusion des œuvres musicales (SACEM). J'imagine une sorte de Coopérative du Numérique. Voir le §3 de cet article

Ce dispositif serait aisément étendu à la rétribution des "productions", œuvres, des journalistes qui ont tant de mal à trouver un modèle économique dans le monde du numérique : plutôt que de se faire "bouffer" par les GAFAMs, un "abonnement trans-publications" avec des "jetons" pour accéder aux articles complets.

4. Des orientations pour un internet 5.0

Ie saute volontairement de internet 2.0 (= en gros les Wikis) à 5.0 (à la mode avec la 5G) en sautant l'usine 4.0 qui me semble trop liée à l'ancien monde. Je vise l'étape d'après celle dont beaucoup parlent depuis des années ( l'Agenda de Lisbonne de 2000 et son échec) avec autour de nous un certain nombre de réalisations, il y en a bien d'autres.

Un changement de direction est possible et nécessaire : J'observe que la plupart des dispositifs rendus possibles par l'internet actuel favorisent la dilution des points de vue, l'individualisation des "apports" où chacun "se fait plaisir", existe au vu du monde.
Voir les multiples forums, les centaines, milliers de commentaires sur tel ou tel article. Tout cela va, pour moi, dans le mauvais sens : si je prends comme unité de mesure de l'intérêt d'une information le temps personnel qui va m'être "consommé" pour y accéder et ce qu'elle va, pour ce "coût", m'apporter je pense qu'il faudrait prendre le contre-pied et favoriser la distillation fractionnée des "données" -> "informations" -> "connaissance" pour minimiser le temps personnel à consacrer pour accéder à une connaissance.
Fondamentalement cela reviendrait à extraire la "substantifique moelle" , l'encyclopédie des connaissances du XXI ème siècle. Un niveau d'abstraction "au dessus" de Wikipédia , un "GPS" de navigation dans les connaissances.

Selon la formule de Gaston Bachelard :
"Une Connaissance scientifique est une réponse à une Question", s'il n'y a pas de "Question", il ne peut y avoir de connaissance,
je structurerais volontiers cet Espace en 2 grands domaines : Les connaissances scientifiques "établies" = des questions qui réunissent un consensus dans les réponses ( à une date donnée, cela peut changer dans le temps : le terre centre de l'univers, loi d'addition des vitesses, espace-temps, nature corpusculaire-ondulatoire de la lumière ... )
les controverses : des questions clairement posées qui appellent des observations, des points de vue divergents. Une application moderne devrait permettre de structurer et modérer ces controverses, comme des notes de recherche d'un groupe de chercheurs, un "multi-cerveau".