La densification


"Il faut bien comprendre que la lutte contre le réchauffement climatique, ce n'est pas une bonne nouvelle pour la ruralité et qu'il vaudra mieux densifier les villes : les urbains émettent moins de CO2 que les ruraux". (Christian Gollier, directeur de la Toulouse School of Economics, dans Les Echos de ce 9 décembre)

Bétonner Maisons-Laffitte, ca ne me plaît pas, mais …

Nous savons aujourd’hui construire ET des immeubles ET des maisons individuelles à énergie positive (le Graal en matière énergétique puisque ces habitats consomment moins d’énergie qu’ils n’en produisent).

Il est prouvé que les gestes éco-responsables sont très bien compris et adoptés en habitat individuel. Il n’en est pas de même en habitat collectif !

La construction des maisons à énergie positive est une technique rodée (et utilisée depuis des décennies dans des pays comme l’Allemagne et l’Autriche), la construction des immeubles à énergie positive est beaucoup moins rodée.


Dans l'ensemble, l'habitat rural est plutôt ancien, et pas du tout à énergie positive, je crains. (à vériier)

Il n'y a pas que l'habitat, il y a toute la logistique, qui impose des déplacements fréquents, et les coûts des réseaux matériels et immatériels, plus consommateurs en milieux à faible densité.

Pour les trajets pendulaires en ville versus campagne « En Ile-de-France, 26 % des actifs seulement travaillent et résident dans la même commune ou le même arrondissement parisien contre 37 % en province. »

Cela sera d’autant plus facile que les maisons à énergie ayant un surcoût il est opportun de les construire là où le foncier est peu coûteux.


L’exemple qui m’a le plus frappé c’est l’étude récente de l’Ademe qui montre que pour amortir le bilan CO2 de la production d’un véhicule électrique il faut de 12 à 15 ans, versus 7 ans pour une voiture à moteur thermique!

L'European Association of Environmental and Resource Economists. me semble être une association lobbyiste auprès de l'UE. Je vous invite à découvrir leur proposition de valeur en matière d'écologie ici : https://www.eaere.org/statement_eu_legislative_proposals/


Je dirais :
- il y de plus en plus de logements à Maisons,
- et de moins en moins d'habitants
parceque
- vu le viellissement de la population et le maintien à domicile, de grands logements familiaux restent habiés par des personnes seule
- les nouveaux logements sont chers, et les jeunes ménages qui s'y installent sont plus concernés par leur carrière que la procréation.


Il y a plusieurs logiques qui poussent à ça, chacun des symptômes peut disparaître mais le voulons-nous vraiment ?
Nous avons prêt d'un quart des emplois salariés en Ile de France (ils représentent 9 emplois sur 10, les emplois salariés étant répartis plutôt équitablement), alors que nous n'avons que 18% de la population.
Crise sanitaire ou pas, nous ne remarquons pas de déconcentration et la population dans notre région continue à augmenter.
Il faut bien loger toute cette population et les solutions sont multiples :
- diminuer les surfaces des logements existants et les diviser pour ne rien construire (qui est prêt à vivre dans les 9m² par personne de la CAF ?)
- forcer la location/vente des appartements vides (pied-à-terre, résidences secondaires) et/ou la conversion à marche forcée des bureaux inoccupés, rénover en masse les logements insalubres
- construire et étendre pour ne pas densifier et ainsi bétonner plus de surface et participer à l'étalement urbain
- tenter de contrôler l'étalement urbain et donc densifier l'existant, souvent en détruisant/construisant, logique au vu de la zéro artificialisation nette qui est souvent mise en avant
On peut aussi pousser à un grand mouvement de décentralisation, forcer le départ des franciliens vers d'autres régions et répartir l'économie française, ça fait très plan quinquennal et je ne suis pas convaincu que ceux qui apprécient les avantages de la centralisation parisienne (et les communes qui profitent fortement des retombées économiques) seraient ravis de les voir s'envoler
Sur l'urbanisme, on vit à crédit j'en ai bien peur.

Il est plus que temps d avoir une vraie politique urbaine et l île de France etouffe !!!!

En effet, mais laquelle ? Si on demande à notre édile par exemple, il faut arrêter les logements sociaux et envoyer tous les pauvres à Orléans (par exemple) en oubliant que s'ils sont en Ile-de-France c'est aussi qu'ils remplissent une bonne partie des emplois d'aide à domicile qu'on voit venir le matin à ML, et repartir le soir vers leur domicile, on leur paiera le Paris-Orleans ?


Si les villes comme la nôtre, perdent leur caractère, ce sont d'abord les administrés qui ont les moyens de changer de vie qui partiront s'installer ailleurs. Or ces citoyens aisés sont les plus gros contributeurs à l'économie locale. Bruxelles à connu cela au XXeme siècle. Aujourd'hui, plusieurs communes de Bruxelles sont des ghettos de pauvres, administrés tant bien que mal par des mairies privées de ressources fiscales.

Pourtant, le logement social n'est pas forcément cause de perte de caractère, il est loin le temps où on ne faisait que des barres (voir rue de Lorraine récemment)
Ensuite l'étouffement de nos rues pour des raisons purement financières en ne mettant plus de verdure sur les quelques mètres de la façade au trottoir est un problème, qui pourrait être résolu par des chartes promoteurs par exemple
Autre constat intéressant, en 70 ans, la population de ML n'a pas vraiment bougé selon les recensements

Un éventuel exode des plus gros contribuables vers des zones moins denses,entraînerait des problèmes de ressources pour nos collectivités locales. En revanche, les temps changent plus vite aujourd'hui que durant les 70 dernières années et, si ma famille, mansonnienne depuis le XIXeme siècle exprime explicitement qu'elle est désormais moins attachée à sa terre que jadis, elle n'est peut-être pas la seule.

Ce serait intéressant d'avoir une ventilation des ressources fiscales de la ville, en fonction des niveaux de revenus.

Cela dit, je ne vois pas tellement Maisons suivre une évolution à la Bruxelloise (qu'on a ou avait observé aussi à Chicago, voire à Paris par exemple dans le Marais autrefois).

Les nouveaux habitants ont nécessairement des revenus élevés. Donc ils devraient être de bons contribuables ???