La cuisine... et la vaisselle


Retour aux activités ménagères . Retour à l'accueil mansonnien . Dernière révision le 8/3/2022.

Histoire ancienne de Maisons : la cuisson d'un boeuf à la broche pour l'inauguration du chemin de fer à Maisons-Laffitte

Psychologie et sociologie

La cuisine est depuis longtemps considérée comme une activité féminine... à domicile. Car les restaurants sont surtout célèbres par leurs "chefs". Avec quelques exceptions comme La Mère Poulard au Mont Saint Michele. Cela change un peu.

Types de domiciles

A la différence du bricolage, les pratiques ne diffèrent pas sensiblement entre un appartement et un pavillon. Mais évidemment, dans les riches villas du Maisons de Laffitte, ou au chateau lui-même, les dispositions sont certainement variables. Au château, toutes les fonctions de service sont dans les caves. De même au Pavillon de la Muette, par exemple.

Techniques, outils et produits


La façon de faire la cuisine, tant par les produits de base que pour les recettes, est typique de chaque pays ou région (Voir Du silex au Barbecue).

Maisons-Laffitte est en région parisienne et partage l'essentiel de ses habitudes. A commencer par la baguette quotidienne. On voit des queues tous les jours dans ou devant (en période de Covid) tous les jours de la semaine en fin de matinée. On peut d'ailleurs s'étonner qu'il n'y ait plus de boulangeries à distance du centre-villle, avec une exception avenue De Gaulle (plutôt conçue pour les automobilistes de passage) et une petite en haut de la rue rue Saint-Nicolas, qui a du mal à survivre.

https://www.lanutrition.fr/bien-dans-son-assiette/aliments/fruits/orange/petite-histoire-de-lorange
https://www.lanutrition.fr/bien-dans-son-assiette/aliments/fruits/bananes/petite-histoire-de-la-banane

Commerces et services

Aujourd'hui comme hier, l'alimentaire est un volet majeur du commerce mansonnien. Essentiellement sur l'avenue Longueil avec nombre de boutiques emblématiques n'ayant pas changé depuis le 19eme siècle.

Mais la cuisine, c'est aussi celle que l'on vient consommer au restaurant.

La belle époque


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A la Belle Epoque, les familles mansonniennes, à l'exception des exceptionnelles villas du parc, se conforment pour la cuisine au modèle standard de l'époque Il découle de la structure familiale (un ménage deux ou trois enfants, souvent une "bonne à tout faire") et des technologies disponibles, essentiellement le charbon.

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Cela conduit, au rez-de-chaussée des maisons comme dans la partie "réception" des appartements, d'un plan classique :La cuisine est si possible orientée au nord. Elle est isolée par le couloir d'entrée, Cela évite la diffusion des odeurs, mais en fait aussi un espace particulier. C'est "ma cuisine" pour la maîtresse de maison ou la cuisinière.

Elle est complétée par un office plus frais pour la conservation des aliments. Dans les appartements, ce rôle est tenu par le garde-manger au bas de la fenêtre, qui maintient les aliments à la température ambiante (ceux qui nécessitent plus de fraîcheur pour une conservation de longue durée sont descendus à la cave (en particulier le vin ).

Elle dispose souvent d'un escalier séparé, de "service". Des toilettes, réduites à l'essentiel (lavabo, cuvette) évitent d'aller se laver les mains à la cuisine ou de monter à l'étage pour le bain.

En face de la cuisine, la salle à manger, avec sa grande table et ses chaises, son vaisselier, peut-être un buffet. Et la radio, Avec ses émissions de plus en plus nombreuses. Information bien sûr, mais aussi théâtre et variétés culturelles ou humoristiques (La famille Duraton)

Et derrière, le salon, avec ses fauteuils, sa table basse, et souvent un bureau (ou secrétaire), une bibliothèque.. et le piano. Ces deux pièces disposent d'une cheminée, soit pour un feu ouvert, soit -plus souvent- pour un poêle à bois ou une "salamandre" à charbon.

A la cave : la buanderie pour les lavages, l'atelier pour le bricolage, la chaudière à charbon, à fuel, à gaz.
Au premier étage, la salle de bains et des chambres. Au second d'autres chambres, plus modestes.

A cette organisation spatiale correspond une organisation du temps : heures de repas bien détermiinées, repas améliorés les dimanches et jours de fête, et - dans les familles chrétiennes -, l'absence de viande le vendredi (abstinence) et le jeûne (relatif) certains jours de carême.

L'équipement de la cuisine comporte deux éléments essentiels :
- la cuisinière, qui fonctionne essentiellement au charbon mais à l'occasion aussi au bois.
- l'évier, avec l'eau courante (froide uniquement) pour disposer de l'eau et faire la vaisselle.

Plus évidemment quelque placard pour stocker la vaisselle utilitaire et les aliments qui n'ont pas besoin de fraîcheur. Et le cas échéant une "cheminée" qui joue le rôle des hottes d'aujourd'hui.

Bien utilisée, la cuisinière à charbon se prête à usage en finesse, car on peut déplacer les plats sur les plaques chauffantes, et gérer la chaleur du four. Mais elle oblge aux corvées quotidiennes d'allumage (apport du charbon, papier, allumettes) et de nettoyage (enlèvement des cendres). Ces tâches disparaissent avec les cuisinières à gaz, disponibles dès cette époque.

Il y a peu de déchets. Quelques épluchures et restes de viandes, souvent absorbées facilement par "le tas" si l'on dispose d'un jardin.

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On trouve dans quelques maisons des glacières à pain de glace. Elles sont d'une efficacité limité et exigent l'acquisition quasi-quotidienne de blocs de glace.



Mais, par exemple, pour le lait, il faut aller le chercher tous les jours chez la crémière, (généralement proche), avec son bidon. Et elle vous y verse la quantité demandée.

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L'épluche-légumes "l'économe"" est inventé en 1929

La vaisselle se fait dans un évier simpliste, avec de l'eau chaude préparée sur la cuisiniere. On sèche au torchon, et à l'occasion en plein air.

Cette cuisine est nécessairement collective et impose donc des horaires fixes. Un rituel parfois complété, dans les familles pieuses, par une bénédiction. Il faut bien se tenir, ne pas manger avec ses doigts, garder les mains sur la table, pas les coudes, ne pas parler en mangeant. De toutes façons, les enfants n'ont pas le droit de parler à table, sauf quand ils y sont spécifiquement invités.

Les années 50




La révolution essentielle de l'après-guerre, c'est l'arrivée du réfrigérateur (Frigidaire). Cela n'a l'air de rien. Juste une armoire blanche dans un coin. Mais il permet la conservation pendant plusieurs jours de produits frais. Il n'est donc plus nécessaire d'aller quotidiennement chercher le lait, ni d'aller à la cave
E pour y placer ou en remonter des victuailles fragiles. Ma mère avait compté que cela lui épargnait, chaque jour, des dizaines d'ouvertures et fermetures de portes.

Dans les épiceries, les aliments emballés remplacent de plus en plus la vente en vrac qui était de règle jusque là. Par exemple pour les gâteaux secs.

Les déchets deviennent donc de plus en plus abondants.
Les grandes surfaces remplacent les commerces traditionnels : épicerie, laiterie (BOF), "vins et spiritueux"...


Un petit détail typique de l'époque : la moulinette Moulinex, une des premières innovations d'après-guerre
Et l'inox en général : casseroles, couteaux

Les détergents apparaissent dans les années 50 et, à la cuisine, remplace le "savon de Marseille".

Mais, globalement, la structure de la famille, de l'espace et du temps reste pratiquement inchangée jusqu'aux années 1970 environ.

La voiture courant est assez petite, conduisant à des familles plus réduites Papa, maman, la bonne et moi de Robert Lamoureux.

1968 : libération des moeurs et intégration de la cuisine au "séjour"


Innovations techniques et changement des moeurs vont peu à peu remplacer ce modèle traditionnel, qui reste cependant très présent aujourd'hui. En particulier à Maisons-Laffitte où les pavillons anciens (du 19e aux années 1930) sont encore la règle plutôt que l'exception. Tout au plus a-t-on souvent fait sauter la cloison entre salle à manger et salon pour en faire un séjour. Mais il est difficile de changer l'affectation des autres pièces. Il en va autrement dans les maisons et immeubles neufs (point à étudier).

Les innovations technique culinaires se multiplient
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- micro-ondes le four à micro-ondes. 1975
- congélateur
- hotte aspirante
- barbecue
- cuisine à table : fondue, plancha ... ette .

vaisselle en platique, en papier
- lave-vaisselle se répand dans les années 1980, et fait encore économiser du temps.


Mais en même temps, la télévision est arrivée. Au début, on la regarde à heure fixe, plutôt en dehors des repas. Mais elle devient de plus en plus présente, et rendent donc pénible l'isolement de la maman dans sa cuisine.

Le canapé et la table basse devant la télé remplacent la table familiale.

La bonne à tout faire.part au rayon des souvenirs.

Se développent aussi les plats tout préparés. On avait depuis longtemps des conserves en boite métallique ou en bocal. On en trouve une plus grande variété, La combinaison du plastique et des produits conservateurs élargit la gamme.

La restauration évolue un peu, avec l'apparistion des "fast food" et notamment de Mc Donald, maudit des gastronomes mais béni des parentes avec de jeunes enfants.

Evolutions en cours




source : Maison créative

La livraison sur commande : un dessin de Plantu, 1988 ou 89
Circuit court et click-collect à partir de l'explotation maraîchère du Mesnil.
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Du Celtique au Yuta, du présentiel à la livraison à domicile.

L'évolution est rapide en ce moment, sous l'effet notamment :
- du développement des réseaux
- du Covid
- du télétravail
- des robots
- des livraisons à domicile.
- du féminisme et des familles recomposées.
- de l'écologie : on essaie maintenant de supprimer les récipients en plastique. Les sacs en tissu et les récipients en verre permettent de se servir soi-même à partir de distributeurs. Il n’y a pas que les magasins bio, type « La vie Claire » qui aient adopté ce mode de distribution. Luis en a découvert au magasin Leclerc à Achères.

Autres documents et références

https://www.le-livre.fr/livres/fiche-r240128698.html Du silex au barbecue. HIstoire gastronomique de la France
Livres et revues de cuisine. Le livre de cuisine de Madame de Saint-Ange fut longtemps un classique (nous avons l'édition de 1927).
Livres et revus sur les vins. Innombrables, avec des guides annuels par exemple.

Souvenirs de différentes personnes


La machine a coudre, dite "à pédalier "a ete un de mes gibiers favoris, pour expédier en Amérique Centrale et du sud, afin d'équiper les villages ou l'électricité était incertaine, permettant ainsi a des ateliers campagnards de realiser des t-shirts pour le profit de Peter Hann, Lacoste etc.

La lessive, a permis aux arbres de notre propriété d'être soulagés de leur lierre, qui une fois effeuillé, comme la marguerite, et melangé avec de la cendre de bois, le tout malaxe dans un grand chaudron, assurait des draps blancs.

J'ai mis a la décharge, l'antique robot Moulinex, acquis pour Pâques 85 ou 86, en cadeau a ma grand-mère et a ma mère.Très robuste, mais rien a voir avec les engins actuels .

L'aspirateur Electrolux, n'est pas du tout dépassé quant au principe, avec un sac perpétuel, mais il est moins efficace que les actuels.

L'électroménager était peu présent dans ma propriété de famille. Ma grand-mère, âgée, ne l'avait pas imposé au personnel, qui n'en était pas du tout fanatique.L'introduction de la cireuse a été une véritable révolution.

La cuisinière a défie le temps, et a été doublée par une électrique Thermorégulation, chacune ayant ses vertus.A ce jour, je vais de temps à autres dans une propriété ou il y a une cuisinière comme a la maison, et cet engin a l'avantage de chauffer très efficacement en plus de faire la cuisine.Il en existait une au Chesnay, propriété d'un auvergnat, descendant du dessinateur Forain.

Facture d'électricité à Dombasle. Décembre 1936.