L'enthousiasme de la révolution




Retour au 18eme siècle . Retour à l'accueil mansonnien . Dernière révision le 13/6/2022

De nos archives municipales , dossier 1.D.1

14 juillet 1790

Mes chers concitoyens

Il est enfin arrivé ce jour à jamais mémorable où par le plus imposant de tous les spectacles, la Dignité de l'homme, les droits les plus précieux, l'égalité, la liberté vont être solennellement reconnus et consacrés aux yeux de l'univers.

Oui, c'est en ce jour, c'est à cet instant même que les armes à la main, tous nos frères et nos concitoyens réunis sinon de corps, du moins d'esprit et de coeur, ne forment qu'un même voeu, n'élève qu'un même cri, celui de vivre et de mourir libres. Français comme eux, égalemnet intéressés au succès d'une révolution qui nous délivre de tant d'abus, jurons pareillement de la défendre jusqu'à notre dernier soupir.

Si jamais j'ai senti, comme je le vois, l'honneur que vous m'avez fait en me nommant votre chef, c'est seulement en ce moment où j'ai l'avantage de pouvoir le premier vous donner l'exemple du plus parfait dévouement à la prospérité de notre empire.

Je jure donc à la face du ciel et de la terre (que tout bon français m'imite), je jure sur l'autel d'être toujours fidèle à la patrie, à la nation, à la loi, au roi et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution et tous les décrets de l'assemblée nationale, acceptés ou sanctionnés par le roi.

(Ce serment a été répété avec de vives acclamations par tous les spectateur)

Et vous, génération naissante, vous notre amour et notre espoir, enfants qui êtes principalement appelés à recueillir les fruits de cette sage constitution, témoins du noble enthousiasme qui nous anime pour votre bonheur, hâtez vous de servir utilement votre patrie.

Si la faiblesse de l'âge ne vous laisse qu'un courage inutile, vous pouvez du moins seconder nos efforts par votre fidélité à répondre aux soins que nous prendrons de former votre jeunesse et de vous inspirer de généreux sentiments. C'est ainsi que qu'en vous honorant vous-mêmes, vous honorerez un jour la mémoire de vos pères.

Bertin, maire