Les commerçants et professionnels, de 1937 à 2022:



Une image typique d'aujourdhui : concentration en centre ville et explosion des professions médicales : deux cabinets encadrent notre (unique) laboratoire d'analyses. Et il faut faire la queue ou attendre longtemps pour un rendez-vous !



Retour à l'accueil mansonien . Dernière révision le 21/9/2021

Liste alphabétique 1937 . Liste par rues 1937 . Liste par spécialités1937 .

Liste alphabétique 2021 Liste par rues 2021 . Liste par spécialités 2021


Evolutions de 1937 à 2021. Essai d'analyse


Ces analyses n'ont qu'un caractère exploratoire, même si nos chiffres recoupent les intuitions et les mémoires des Mansoniens de longue date (1947 pour mon épouse, 1965 pour moi).

Pour 1937, nous avons repris les listes données par le guide du Syndicat d'iniative (que nous avons intégralement scanné et mis en ligne). Pour 2021, faute de mieux, nous avons méthodiquement arpenté la ville et noté vitrines et plaques. Il y a certainement nombre d'omissions.
Dans les deux cas, nos lecteurs peuvent refaire nos observations et nos calculs, et leurs remarques ou suggestions seront appréciées.

Nous donnons plus haut l'accès à nos données suivant différents tris. Tentons maintenant de tracer quelques esquisses des répartitions et des évolutions suivant les lieux et les spécialités des professionnels.

Globalement, nous comptons moins de professionnels en 2021 qu'en 1937. Ce qui s'explique par une augmentation de la dimensioni des entreprises (particulièrement dans le commerce) et un recours croissant à des prestataires externes, dans tous les domaines, à commencer par les supermarchés du Mesnil et de Montesson.

Pour mesurer l'évolution de l'activité mansonienne, il faudrait aussi compter
- les associations (8 en 1937, une bonne centaine en 2021),
- les prestations de la Mairie, surtout dans le domaine culturel et sportif.

Les rues


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Le vide commercial aux périphéries de la commune : un ancien atelier de matelassière rue du Gros Murger, et une ancienne épicerie (à vérifier), avenue de la Pelouse



Deux évolutions frappantes :

- La concentration vers Longueil. Alors que le nombre global des professionnels diminue, nos Champs-Elysées continuent d'attirer, Que ce soit avec des enseignes emblématiques de Maisons (Pâtisserie Durand, Epicerie de Longueil) ou vers des entreprises nationales (Casino, Picard...).

- Cette concentration contraste avec la baisse des effectifs dès qu'on s'éloigne du centre. La Muette résiste bien, mais Saint-Germain et Saint-Nicolas faiblissent. Et les quartiers éloignés disparaissent du paysage, par exemple la rue du Gros-Murger en ville et l'avenue de la Pelouse dans le parc.
Globalement, le parc devient presque un désert en matière de commerce et de professionnels. Pour les professions libérales, il en existe certainement qui ne sont guère repérables depuis les avenues. Il reste encore quelques restaurants, mais une seule supérette.
La concentration est forte en particulier pour les pharmacies. Il y en avait au moins trois en ville (rues Croix-Castel, des Plantes, des Platanes) et deux dans le parc (une figure encore sur Internet, avenue Vergniaud, l'autre était proche de l'avenue de la Pelouse).

1937 2021
Longueil 64 74
Paris 52 47
De Gaulle 40 36
Muette 32 37
St-Germain 33 18
St-Nicolas 14 11
Gros-Murger 8 0
Pelouse 5 1
_ _ .._
Total 456 348
dont_Parc 49 10


Les spécialités


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Les café-tabac Eperons et le gîte des Petites Ecuries. Des noms qui témoignent de la forte présence du cheval dans le Maisons d'autrefois. Les Eperons survivent, malgré ses deux concurrents en centre ville, mais réduit sa surface et fait construire garages et logements. Les Petites Ecuries ont repensé tout leur bâti pour charmer des visiteurs temporaires.



Le monde hippique est le point faible de notre analyse. En 1937, on compte des "entraineurs". Ce qu'on voit aujourd'hui, ce sont des écuries. Parle-t-on de la même chose ?. Il y faudrait d'autres compétences que les miennes. Notons tout de même qu'en 1937, le monde hippique est fortement représenté en ville, avec environ un tiers des entraîneurs. Vers 1970-80 on pouvait encore voir des cavaliers remonter l'avenue De Gaulle pour aller courir en forêt. Le vétérinaires spécialisée Amyot, qui disposait d'un bloc opératoire spécial pour chevaux, travaillait encore au 22 avenue De Gaulle. Aujourd'hui encore, on peut voir nombre d'écuries réaménagées dans bien des rues de la ville. En reste aussi le témoignage des Eperons, café-bureau de tabac à l'angle des Loges et de Saint-Nicolas, ou le gîte des Petites écuries , rue de la République.

Belle collection de photos d'entraîneurs, par le Gîte des Petites Ecuries

Pour l'alimentation, la division par trois du nombre des enseignes s'explique bien sûr par l'apparition des grandes surfaces, que ce soit Casino ou Carrefour-City en centre ville, par Super-U et Lidl au bout de l'avenue de Gaulle, et bien sûr par l'hypermarché Carrefour de Montesson. En 1937 il y avait de petites épiceries un peu partout. Faut-il le regretter, d'un point de vue social et écologique ?

L'évolution de la restauration est plus significative encore du changement de société. En 1937, outre les restaurants, on compte 46 "cafés", qui ont pratiquement tous disparu aujourd'hui. L'arrivée de la télévision y est sans doute pour beaucoup. Elle a ramené les hommes au foyer familial. Avant, au moins dans les milieux simples, la femme était maîtresse de la maison, d'ailleurs petite, et le mari n'y était pas trop à l'aise (Ce point est abondamment décrit par Marie Rouanet dans Du côté des hommes (Babelio 2003), mais on pense évidemment à L'Assommoir, de Zola. Et, socialement, le bistro convenait à une population ouvrière mieux qu'aux bac+5 qui dominent aujourd'hui à Maisons. Cela mériterait une analyse plus sérieuse que ces impressions.

Les effectifs s'effondrent aussi dans le bâtiment. Avant guerre, la construction est largement le fait de petites entreprises, assez fortes quand même pour bâtir de petits immeubles (typiquement, la famille Piedfer, avenue Foch). Aujourd'hui, la construction des immeubles exige de gros matériels et d'importantes équipes se succédant sur les chantiers depuis l'excavation jusqu'aux finitions en passant par les impressionnants moments de coulée du béton. On voit encore tout de même quelques artisans, par exemple en ce moment l''entreprise Da Silva reconstruisant sur quelques étages les annexes des Eperons, rue Saint-Nicolas.

Pour le vêtement, les nombreux tailleurs et couturières qui travaillaient sur mesure pour une clientèle de voisinage n'ont pas fait le poids face à la confection industrielle, française puis asiatique, ici encore par l'intermédiaire des grandes surfaces. En 20 minutes de RER, on peut s'offrir un beau lèche-vitrines aux Quatre-Temps de La Défense. Et le lave-linge domestique a fait disparaître les laveries et blanchisseries. Il reste encore deux pressings et quelques magasins de vêtements.

La rapidité et la facilité des transports a aussi sonné le glas d'une petite hôtellerie qui s'était développée par exemple autour de la gare.

En revanche, la médecine a quadruplé ses effectifs ! Et cela ne suffit pas à la demande, puisqu'il est aujourd'hui très difficile à un nouvel arrivant de trouver un généraliste qui veuille bien le prendre en charge. Autour des généralistes se sont multipliés les spécialités, en particulier les ophtalmologues et surtout les dentistes. S'y ajoutent des enseignes de soins corporels. Il faudrait y ajouter les activités sportives, mais ces dernières sont largement le fait des associations. Cela s'explique en partie par le vieillissement de la population, mais aussi par de plus fortes exigences de bien-être et d'esthétique. Autrefois, on allait chez le dentiste pour une extraction ou le rebouchage d'une carie. Aujourd'hui, avec couronnes, bridges et implants, il n'est plus question d'ouvrir une bouche édentée qui gâcherait le plus gentil sourire.

Mais la pharmacie n'a pas suivi cette augmentation en nombre d'enseignes, bien au contraire (voir ci-dessus). Les petits pharmaciens d'hier ont disparu ou ont grossi, avec une série de trois ou quatre comptoirs pour les professionnels, au fond de boutiques dont la parapharmacie occupe l'essentiel de la surface.

Enfin le tertiaire augmente aussi : banques, assurance, conseils. Et surtout les agences immobilières. Dans la liste de 1937, on compte huit agences, orientées surtout vers la location. J'en ai compté une vingtaine aujourd'hui.



1937 2021
Entraîneurs 59 ?
Alimentation 68 21
Restauration 59 37
Bâtiment 66 28
Vêtement 53 20
Hotels 15 3
Médecine 21 79
Corporel 2 15
Banque 2 11
Conseils 5 15


Où allons-nous maintenant ?



Une ville qui fait envie. Le Parisien du 14 juin



La situation devrait changer sensiblement dans la décennie à venir.

Et tout d'abord, personne ne sait ce que va devenir l'hippodrome. "Secret défense", répond notre maire dans une interview du Courrier des Yvelines.(15/9/2021). Or, au delà de la place sentimentale du cheval dans l'identité mansonienne, ce sont des dizaines d'hectares dont l'avenir est en jeu... "Ici, les promoteurs ont les yeux qui brillent", titre Le Parisien du 14 juin. Que faire ? pas simple ! "Permis de construire, le dilemme des maires", titrent Les Echos du 21 septembre : "Le gouvernement leur demande de... densifier leurs villes... mais les administrés ... demandent un ralentissement, voire une pause."

Mais l'évolution des technologies continue aussi d'accélérer, appelant de nouveaux usages, de nouveaux comportements.

D'une part le télétravail, imposé par le Covid mais largement demandé par les travailleurs, devrait se traduire dans les offres commerciales.

D'autre part les réseaux sociaux et les plates-formes de commande et de livraison à domicile n'ont pas fini de se développer. Avec peut-être une nouvelle convivialité sur les terrasses de l'avenue de Longueil, voire dans les magasins : paradoxalement, les caisses automatiques (Casino notamment) ouvrent de nouvelles relations : la caissière d'hier avait les yeux rivés sur son scanner, l'assistant.e aux caisses automatiques doit être un peu psychologue autant que techniquement compétente.

Rêves ou cauchemars ? Quelques ébauches de pistes prospectives

Notes à réintégrer


Les entreprises mansonniennes selon le Figaro

La concentration des commerces

Le commerce se concentre ou s'externalise


En 1937 encore, il existe des commerces ou des artisanats un peu dans toute la ville.
Avenue du général de Gaulle, par exemple, à gauche après la boucherie on trouvait encore une mercerie, une petite boutique après le coiffeur. Et l’on débouchait sur la place avec un grand café-bureau de tabac, le Celtique. A droite, après la station service, on trouvait encore une boutique (devenue quelques années une boutique d’informatique), puis un restaurant animé. Un nouveau salon de coiffure vient de s’y ouvrir. Et, au débouché sur la place, au coin de la rue de Mexico, une agence du Crédit Lyonnais.
Plus loin, au coin de la rue des Loges, une pharmacie, qui a dû fermer vers 2010 malgré une rénovation et la création d’un parking.

Il serait intéressant de tracer une carte des commerces à partir du guide publié par l’Office du Tourisme en 1937.
Une part non négligeable des affaires échappe aux commerçants locaux. Bien sûr, de tous temps, on s’est fourni à Paris dans bien des domaines. Je pense au rayon bricolage du BHV ou à la Samaritaine où « on trouve tout ».

Cependant l’ouverture de grandes surfaces, en particulier Carrefour à Montesson et Art de Vivre à Orgeval, voire Super-U et LIDL au Mesnil renforcent la tendance. Et à la Défense, les Quatre-Temps et le Cnit sont à proximitté.

C’est sans doute la cause de la disparition de magasins comme La Ménagère place de la Libération, où les bricoleurs trouvaient non seulement des rayon de quincaillerie bien fournie mais les conseils aimables et comptétents de « Monsieur Jean ». Elle a été relayée par un magasin similaire mais plus petit rue des Plantes (fermé en 2021) et de ID-Brico (nom actuel). Mais si l’on veut des matériaux ou du matériel plus conséquent, il faut aller chez Gédimat à Houilles ou Castorama à Cormeilles.

Le bricolage est aussi un domaine qui a considérablement changé depuis la guerre. Nos pères (nos mères n’étaient pas censées bricoler) n’avaient pas beaucoup plus qu’un marteau, une scie et une pince « universelle ». Qui aujourd’hui n’a pas une perceuse plus ou moins multi-usages et une panoplie de clés et pinces en tous genres ? De même pour les matériaux. Mais cela va peut-être changer au 21eme siècle. L’électricité, par exemple, est désormais soumis à des normes difficiles à bien connaitre par les non professionnels. Et les fils sous baguette, faciles à poser par des amateurs, ont disparu avec des gaines intégrées à la maçonnerie qui exigent de tous autres efforts.

Il en va de même pour l’automobile. Dans les années 50, un amateur pouvait soulever son capot, changer l’huile (certaines maisons étaient même équipées d’une fosse à cet effet) ou des bougies. Aujourd’hui, tout est devenu complexe est masqué par des gaines. Nombre d’interventions exigent un appareillage spécialisé qui parfois, n’est même plus à la portée des petits garagistes autres que les concessionnaires.