Maisons-Laffitte, le changement permanent !





L'entrée de l'avenue de Gaulle à la Belle Epoque, aujourd'hui et ...demain ?
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/12/2021

Notre ville est née d’un choc qui aurait pu mal tourner. Jacques Laffitte presque en faillite, lotit le parc de Longueil et de Lannes en abattant les écuries et en laissant la bride sur le cou aux acquéreurs (avec tout de même un cahier des charges). Une bourgeoisie joyeuse et cultivée vient animer les halliers et garennes que les princes jusque-là réservaient pour leurs chasses.

L’ancien village d’agriculteurs et de vignerons trouve de nouveaux emplois au service de ces dynamiques Parisiens.

A la Belle Epoque, c’est la ville qui prend vie, avec sa nouvelle mairie, ses écoles… une marée diversifiée de pavillons de tous styles, et de hauts immeubles. Une anarchie un peu incohérente, avec les flancs aveugles des immeubles qui écrasent les pavillons voisins. Mais qui s’en soucie, à l’époque ?

Et l’industrie apporte une autre animation, avec ses chantiers, ses charrois de matériaux et de déchets. Les cheminées de l’usine du Borax se profilent au dessus de la place de la gare. Le chantier naval en bordure de Seine a remplacé les vaches et les chasseurs par des yachts de compétition.

Il faut loger cette population, cette petite classe moyenne. A l’époque, une situation stable mais même modeste permet de s’offrir un bout de terrain et d’y faire construire un pavillon, ou au moins de louer un appartement. C’est la ville que nous montrent les cartes postales, un peu menteuses car elles sont faites pour plaire, mais qui témoignent d’une ville fière d’elle-même.

Le parc, lui, reste stable, grâce à son Association Syndicale et à la vigilance de ses présidents.

La guerre de 1914 met fin à l’industrie. Maisons devient une ville de cadres et d’employés. Et pour cette population toujours croissante, la ville se lotit de plus en plus densément, ainsi que quelques parties du parc, par exemple autour du temple protestant. Les activités hippiques battent leur plein et tout le nord du parc vit au rythme des entraînements ou des promenades.

Après la guerre de 1939, les constructions en ville sont presque stabilisées. C’est plutôt le parc qui commence à s’enrichir de résidences plus ou moins vastes, plus ou moins visibles dans les avenues. Elles sacrifient quelques grandes villas qui font rêver mais qui ne correspondent plus à la demande des nouvelles générations.

On construit de nombreux équipements collectifs pour répondre à de nouveaux besoins. Mais cette fois, avec un plus grand souci du cadre. Depuis 1943, il faut un permis pour construire !

Dans les années 1950, on commence à se soucier des populations moins aisées. On construit pour elles, bien sûr en périphérie. Une résidence en bord de Seine sur les terrains industriels d’autrefois. Une autre en bordure de forêt sur l’ancien stand de tir. Et même le Parc y participe en offrant le square Lekain au personnel hippique.

Le vieux Maisons, depuis longtemps laissé à lui-même, est dans un état lamentable. La mairie y réfléchit à partir de 1966, mais veut garder le charme du bâti ancien et préserver les intérêts de ses habitants. Il lui faut attendre 1982 pour trouver un architecte « de talent mais aussi de coeur » qui concrétise ces valeurs de tradition et d’humanité.

Dix ans plus tard, c’est une autre partie du bas Maisons qui fait pitié. Plus récente, d’une antiquité moins respectable, elle fait radicalement place à un vaste ensemble immobilier. On refait aussi en totalité tout un ilot sur Longueil, entre Mugnier et Prieuré, une partie aussi de la rue Jean Mermoz.

Mais la nécessité de densifier se fait plus pressante avec la loi Alur (2014) et l’obligation de créer des logements sociaux. On contraint donc les promoteurs à en intégrer dans leurs projets, avec en contrepartie une plus forte occupation du sol. Difficile pour une ville où le moindre terrain a pris de la valeur, bien placée grâce au RER entre un Paris facile d'accès et les espaces verts de son parc, du bord de Seine et, bien sûr, de la forêt. .

Toujours sous ces pressions est voté en 2017 le PLU (Plan local d’urbanisme). Le changement continue. Plus sensible désormais aux exigences écologiques. Cinq ans plus tard, une bonne partie des projets s’achève. Quelques uns restent en attente, à commencer par une espace assez vaste, entre la place de la Libération, l'avenue De Gaulle et la rue Saint-Nicolas. Mais aussi avenue de Saint-Germain (avec notamment le Conservatoire de musique) et la rue de la passerelle (parcelle oblongue commençant près de la passerelle)… On attend avec un peu d’impatience de voir la forme que prendront ces volumes nouveaux.

Et, pour les années qui viennent s’annoncent plusieurs chantiers publics majeurs :
- un nouveau centre culturel remplaçant la salle Malesherbes,
- le nouveau centre Ianchelevici,
- la nouvelle salle de danse,
- un projet à définir, sans doute un centre médical, sur le parking du marché.

Nous en avons au moins jusqu’à 2025. D’autres exigences, d’autres projets… par exemple pour adapter la ville aux mobilités nouvelles, notamment la place de la Libération…

Maisons-Laffitte ? Le changement permanent !