La musique et le numérique




Dernière révision le 9/6/2022




Ecouté hier soir tout au long un concert d’Anne Vidovic https://www.youtube.com/watch?v=e26zZ83Oh6Y Très beau.
Et puis j’ai fait le rapprochement avec mon petit schéma sur le bit-clip.
C’est exactement ce que fait le doigt de la guitariste en plaquant la corde sur une frette (merci Google).
Et c’est d’ailleurs pour la musique qu’on a inventé le clavier (orgue, 2eme siècle).
Bit, doigt, digital.


Argument peut être un poil éventuellement fallacieux : les cordes (violon, alto, violoncelle, contrebasse) n'ont pas de frettes pas plus que le trombone à coulisse ou le clairon.

Premières notes de "Rhapsody in blue"
https://www.youtube.com/watch?v=sewynauayk8

Je me demande d'ailleurs comment fait la dame pour glisser les notes à ce point

(Fazil Say : à mon avis une des meilleurs interprétations de la chose car "Jazzy")
You know someone is playing fantastic when the orchestra musicians are smiling ;)

En revanche une bonne question : pourquoi des notes de musique discrètes plutôt que des fréquences continues...


Effectivement.
Avec un inconvénient : l’instrumentiste doit apprendre à placer son poignet ou ses doigts « juste au bon endroit ».

Et des avantages
- je crois que les violonistes d’un certain niveau peuvent faire la différence entre un ré dièse et un mi bémol
- le vibrato.

Un autre point important, dans cette dialectique du cœur et du nombre, c’est la polyphonie et ses exigences. Sur les hauteurs comme sur les tempos.

Il est frappant, notamment, que le jazz, avec sa grande liberté donné au soliste du moment, ait des exigences précises sur les tempos et le nombre des mesures…

Et en pratique la nécessité de l’écriture.

Rêvons à ces cordes, ces cuivres, ces peaux, qui rayonnent,
Et aux doigts qui les font chanter, seules ou ensemble.

Tout à fait OK. A fortiori la voix. On peut chanter tout à fait au hasard (je n’ai pas essayé, en fait), mais en général on se sert de la bonne vielle gamme bien tempérée.

Idem pour le temps. En général, on suit un tempo assez régulier. A fortiori quand on danse…

Mais dans l’immédiat, je cherche la méditation plus que la théorie formelle (que j’ai d’ailleurs assez bien esquissée dans mon bouquin). Je regarde, j’écoute. Je laisse diffuser en moi ce couple d’images
- mon clip binaire sur une droite
- les doigts de la guitariste sur les cordes.

Le plus étonnant est que l’image de départ (que je t’ai envoyée) m’est venue en demi-sommeil, de façon tout à fait involontaire.

Les formes…. c’est peut-être le bon mot. Depuis la peau jusqu’à la Gestalt Theory….voire la mystique…. D comme forme ?


Dans wikipedia (je crois), il précise que pendant longtemps, les frettes étaient de petits anneaux de cordage qui permettaient à l’instrumentise de les déplacer légèrement selon son … tempérament. <

D’ailleurs ce problème du tempérament est un joli exemple des limites de la rationalité et du calcul : un ré dièse n’est pas tout à fait identique à un mi bémol. Mais, au moins sur les instruments à clavier, on fait comme si. .



Trouvé en rue un livre « Le pouvoir des formes qui nous entourent » (Bernard Baoudouin).

Pas très sérieux, mais …
il lance d’emblée l’idée que les formes on rayonnement , E.d.F, Emission de formes.
Après quoi il balaye un peu tout, du cercle au Yi King.

Mais l’idée a fait écho à mon semi-rêve de l’autre jour avec le petit dessin que je t’ai envoyé.

Un bit, au fond, c’est peut-être essentiellement une forme.
La racine (ou la mort) de toutes les formes, et de leurs émissions.


J’aime maintenant penser à cette mains pinçant les cordes.

Analogique et digital se marient de façon variée sur les instruments.

A la guitare, la main gauche fait le numérique sur les frettes, la main droite l’analogique avec la force et les qualités du toucher.

Au violon, la main gauche fait le numérique, mais peut y joindre subtilement de l’analogique.

Au piano, les mains ne peuvent jouer sur la force du toucher (il y a un mot plus technique).

Avec les vents, bien sûr, la bouche est essentielle.

Sur les cuivres, la dynamique des fluides introduit du digital qu’on le veuille ou non, en passant d’un harmonique à l’autre selon la force du souffle.

La voix forcée de l'opéra, de la chorale.