PagePersonnelle

Je viens de terminer une étude, bureau par bureau, de la sensibilité politique des mansoniennes. Conclusion: elle ne varie pas beaucoup d'un bureau à l'autre, malgré la diversité des paysages et des profils sociaux.

Le spectacle des conseils municipaux est affligeant. Le maire donne des informations, mais qui prend la peine de lire les compte-rendus des conseils ? Ils ne sont même pas en ligne à l'exception des tous derniers.

Officiellement, il s'agit de prendre des décisions. En fait il n'y a rien à décider : le maire fait ce qu'il veut. Il a une large majorité absolue, et les conseillers membres de sa liste ne peuvent en pratique s'abstenir ni, a fortiori, voter contre.

En pratique, les conseillers de la majorité interviennent quand le maire leur donne la parole et récitent sagement un discours convenu, parfois très long et soporifique, comme les Powerpoint de présentation des budgets.

Les conseillers d'opposition n'ont en général pas d'autre objectif que d'emm. le maire. Et le maire n'a pas d'autre attitude que de les envoyer f... (un mot qu'il ne se prive pas d'employer à l'occasion) et si possible à les humilier.

En quelque sept ans de conseils municipaux, je ne vois que deux exceptions.

Dans leurs meilleurs années, Maika Bamps et Nicolas Mourlon, conseillers de gauche, faisaient un travail considérable sur les dossiers, et exposaient leurs demandes chiffres à l'appui. Notamment sur deux thèmes qui leur tenaient à coeur :
- la prudence budgétaire du maire, qu'ils jugeaient excessive
- le calcul du "quotien familial" pour les prestations sportives et périscolaires.

A chaque fois, le maire balayait leurs remarques de manière souvent méprisante.

Aux derniers conseils, les deux conseillers "isolés" de l'opposition, Amélie Thérond-Keraudren et Nicolas Ljubenovic ont fait des remarques plutôt positives et de nature à faire avancer les choses.

Alors, à quoi bon tenir conseil ? A quoi bon même voter ?

Cette situation d'opposition stérile est assez générale en France. On la retrouve par exemple dans les comités d'entreprise et plus généralement dans les relations entre partenaires sociaux. Cela relève d'une longue tradition (assez bien racontée pour la SNCF des années 30 dans les succulentes Mémoires d'un enfant du rail, de Vincenot. La gauche déteste, voire s'interdit, de participer à des décisions consensuelles, car l'objectif autrefois avoué, aujourd'hui plus inconscient, est de faire venir le "grand soir".

Pourrait-il en être autrement ?

Par exemple les conseils d'opposition (et les associations non partisanes comme MLDD) pourraient se considérer comme des apporteurs d'idées (ce qu'a fait par exemple Charles Givadinovitch dans son tract de campagne). Si ce sont de bonnes idées et que le maire les reprend, tant mieux pour tout le monde. On l'a vu par exemple avec les masques pour le Covid, pour le ramassage des déchets en forêt et le vélo.

Mais pour l'opposition, c'est négatif, car le maire en tire tout le prestige, aussi bien dans l'immédiat, à travers ce qu'il en dit par exemple dans le Bulletin municipal. Et a fortiori quand viendront les échéances électorales.

Que faire ? Les réseaux sociaux pourraient être une bonne solution. Le maire dit ne jamais s'y plonger, mais a sa page Twitter où il s'exprime un peu, c'est à la mode, à la manière de Trump.

Les réseaux sociaux à Maisons-Laffitte, je n'en connais qu'une petite partie. J'y trouve deux tendances :
- une orientation pratico-pratique (je cherche une cafetière électrique, quelqu'un en a-t-il une dont il veut se débarasser ?)
- une orientatnion nostalico-critique (non à la bétonnisation promue par notre maire).

Il faudrait aller plus loin, et permettre ainsi à l'opposition de faire valoir son rôle créatif.

La mise en ligne des vidéos du conseil municipal ont été une première tentative dans cette direction. Elle devrait permettre :
- aux citoyens d'entendre sans filtre la voix des conseillers d'opposition, et d'apprécier la qualité de leurs prestations comme celle des réponses du maire,
- de conserver une trace pérenne de ces échanges, plus vivante que les compte-rendus officiels écrits.

Mais cela n'a eu jusqu'à maintenant qu'une portée limitée. Pour plusieurs raisons :
- réalisée par des particuliers ou des partis, ces mises en ligne restent largement confidentielles
- leur pérennité est faible, soit que les liens et les sommaires disparaissent au fond des pages Faceook, soit que le PS les ait mis au rebut quand il a refait son site ; cette disparition est fréquencte, j'en ai fait cruellement l'expérience, dans la plupart des associations voire des entreprises
- à l'état brut, ces vidéos durent aussi longtemps que les conseils eux-mêmes, et ne permettent pas facilement d'y retrouver l'essentiel.

Il faudrait donc un/des sites qui conjuguent le direct, la conservation pérenne et des moyens de retrouver rapidement et efficacement
- les brefs moments (souvent, quelques minutes suffiraient) où s'est dit l'essentiel
- les beaux moments de débat,
- les documents fondamentaux.

Tout en conservant, bien entendu, les compte-rendus officiels dans les formes de l'art et de la Constitution.

En particulier, pour les présentations budgétaires, porteuses d'enjeux essentiels
- d'une part les présentations orales qui en sont faites sont passablement soporifiques
- autant que je sache, les compte-rendus sont publiés sous forme textuelle, ce qui n'en permet pas les études plus précises que permettraient des tableaux Excel, par exemple
- l'ensemble des présentations budgétaire au fil des exercices devrait constituer une base de données se prêtant aisément à des analyses diachroniques.

Dans bien des cas, il serait utile aussi de réaliser de petite synthèses ("executive report" disent les anglo-saxons). Je pense par exemple aux conseils de quartier.

C'est un peu ce genre d'objectifs que nous visons avec ce site gouvmeth.com/MaisLaff.
Mais il ne peut jour d'autre rôle que "séminal", comme on dit de cerrains articles scientifiques.
Pour le faire sérieusement, il faudrait d'autres moyens que le temps libre d'un retraité, même motivé.

Cela coûterait, bien sûr. Mais certainement sans proportion avec les moindres travaux de voierie, je pense par exemple à la récente réfection des allées latérales de Longueil.