Pierre Graumer


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Pierre Graumer au travail. Sculpture dans le hall de la gare

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Le 31 mars 2008, le conseil municipal rend hommage à Pierre Graumer

1989 C BM


Entretien avec Pierre Graumer, sculpteur mansonnien
Entré à la SNCF à 14 ans, Pierre Graumer a pris sa retraite le jour même de ses 55 ans, après 41 années de bons et loyaux services à la Société Nationale des Chemins de Fer, une page importante de sa vie a été tournée le 30 septembre 1986. La SNCF, c'est aujourd'hui le passé pour Pierre Graumer, qui se lance à fond dans l'exaltante aventure de la sculpture. Il a des idées plein la tête, et les récompenses commencent à pleuvoir.

Vous souvenez-vos aujourd'hui de vos débuts dans la sculpture
Ma première interview date de 1953 et elle est parue dans le journal régional "Libération Champagne" puisqu'à l'époque j'habitais encore à Romilly-sur-Seine, une charmante ville de l'Aube. C'était vraiment l'époque de mes débuts. Je me souviens que je sculptais dans un vieux hangar situé au fond de ma cour.

En 1959 je suis venu à Paris pour des raisons professionnelles. Je pensais sincèrement profiter de cette mutation pour me perfectionner en sculpture. Mon nouveau poste, dans un bureau d'études de la SNCF, assorti de cours du soir, m'a empêché de réaliser ce rêve. Je me suis ensuite marié et j'ai eu des enfants.

Puis vint le début de votre seconde période consacrée à la sculpture. En quelle année cette seconde période débuta-t-elle ?
En 1967 (j'habitais Maisons-Laffitte depuis 1962), j'étais cheminot, je prenais le train tous les jours. J'étais aussi sculpteur. Bref, il fallait que je fasse quelque chose dans une gare, et si possible à Maisons-Laffitte.

Ce projet s'est-il concrétisé immédiatement ?
Non, car j'avais fait deux propositions de sculpture à la Mairie de Maisons-Laffitte : les amoureux et les cheminots. La municipalité s'est déclarée intéressée par "les amoureux" et un accord fut trouvé pour l'achat de plusieurs exemplaires. Trois exemplaires sont d'ailleurs visibles aujourd'hui, à la mairie, dans l'île et au Centre Ianchelevici.
Cet achat par la Ville de l'une de vos oeuvres n'est-elle pas une sorte de reconnaissance de votre talent ?
Je ne sais pas si on peut aller si loin, mais ce que je peux dire c'est que j'en fus très heureux et très fier. Il me restait cependant mes fameux "cheminots". Vint ensuite la construction de la nouvelle gare et la découverte, en plein centre de celle-ci, d'un socle idéal pour recevoir ma sculpture. M. Varagnac, maire adjoint de Maisons-Laffitte, me conseille alors de prendre contact avec le directeur de la SNCF. L'architece ayant construit la gare admit que mon idée n'était pas mauvaise et que, du point de vue technique, il n'existait aucune impossibilité majeure.
Le problème financier avait-il été résolu ?
Pas du tout et c'est pourquoi j'écrivis au directeur général de la SNCF en lui précisant que, dans le cas d'une souscription, la Municipalité de Maisons-Laffitte accepterait se s'associer au financement du projet. L'argument s'avère décisif puisque le maire de Maisons-Laffittte et le directeur général e la SNCF décidèrent de partager les frais.
Nous connaissons maintenant l'histoire de cette sculpture mais nous ne savons toujours pas ce qu'elle représente. Pouvez-vous nous la décrire ?
Il s'agit d'une sculpture représentant le mouvement des cheminots en train de travailler sur les voies. Ce geste m'a toujours plu, car il symbolise pour la moi la solidarité du travail. Je voulais également donner un coup de projecteur sur cette catégorie de personnel de la SNCF dont on ne parle jamais, mais qui se trouve à la base du chemin de fer.
J'espère que mon oeuvre sera appréciée des Mansonniens, elle sera inaugurée en même temps que la nouvelle gare.

On dit également que vous avez réalisé une sculpture ans une pierre de l'ancienne gare de Maisons-Laffitte. Est-ce exact ?
Oui c'est vrai. Quand j'ai vu la vieille gare de Maisons-Laffitte par terre, j'ai eu envie de faire quelque chose pour assurer la survie de cet édifice. Comme la récupération de cette pierre correspondait à l'époque de mon départ à la retraite de la SNCF, j'ai voulu lier ces deux événements. Cette sculpture, qui s'appelle "30 septembre 1986" (date de mon départ à la retraite) veut exprimer ceci : "A 55 ans je me retourne pour vois ce que j'ai fait de toute cette vie qui se trouve derrière moi. C'est une sorte de dernier regard puisque maintenant je me tourne vers l'avenir". Je présenterai cette oeuvre au prochain salon des Peintres (et sculpteurs donc ! ) mansonniens.
Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
Tous les ans je participe au célèbre salon de Chatou et il se trouve que cette année, la ligne SNCF de Paris à Saint-Germain-en-Laye fête son 150eme anniversaire. Le thème de ce salon st donc le chemin de fer et je suis en train de sculpter une ravissante garde-barrière, telle qu'on pouvait la voir en 1837. J'avais d'ailleurs réalisé une affiche sur ce thème il y a plusieurs années et je me suis servi de cette affiche comme modèle.

On dit que vous avez remporté de nombreux prix de sculpture. Quels furent les plus marquants ?

Les prix de sculpture du salon de Maisons-Laffitte en 1980, 83 et 86, le prix de sculpture de la Roche-Guyon en 1981, le prix du Conseil général des Yvelines à Chatou en 1983.
Je suis également très fier d'avoir réalisé une médaille qui sera offerte par la Ville de Paris à la Ville de Chicago à l'occasion du 150e anniversaire de la libération de la tutelle exercée sur cette grande ville par New-York. La médaille est en cours de réalisation et c'est "La Monnaie" qui se charge de la réaliser.

Dautres projets ?
J'envisage de construire, chez moi, un atelier car je travaille pour l'instant, dans mon garage. Je manque de hauteur pour travailer et l'éclairage n'est pas parfait. Je n'ai pas abandonné l'idée d'exposer des oeuvres à Remagen, ville jumelle allemande de Maisons-Laffitte. Je travaille même sur une sculpture ayant trit à ne légende allemande dans l'origine se trouve non loin de Remagen, où je suis déjà allé plusieurs fois et où je me sens en famille?

(Salle Montesquieu, du 29 novembre au 20 décembre 1987).



  • 2004 10 BM

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