Ceci est une version archivée de SipearlNotton à 2023-07-05 10:09:32

Sipearl : envergure mondiale, coeur mansonnien


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Le personnel de Sipearl dans ses établissements français et européens. Et son équipe dirigeante sur nos bords de Seine il y a peu.

Interview de son président, Phitlppe Notton, en juin 2023


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Plus d'informations et de documentation sur Sipearl


Combien de Mansonniens connaissent Sipearl ? S'il n'y avait pas eu la grande page du bulletin municipal dejuin, elle passerait facilement inaperçue. Pas de grande enseigne sur la façade de l'immeuble qu'elle occupe en grande partie rue Guynemer, pas de voiture voyante pour ses dirigeants, qui vont en ville en tee-shirt et jean comme n'immporte quel travailleur du tertiaire.

C'est pourtant 90 millions d'euros que vous venez de lever pour développer un projet d'envergure internationale, à base de son projet de cictuit pour très grands calculateurs, avec quelque 60 milliards de transistors dans une petite boite carrée.

0r Maisons n'a plus de vocation industrielle depuis longtemps. Pourquoi vous y installer ?


Il ne s'agit pas de produire nos matériels ici. Nos chips seront fondus (comme on dit dans le métier) dans des usines américaines, taiwanaises, peut-être allemandes. aussi.

Cela s'inscrit tout à fait dans les projets de notre maire, qui, dès 1985, souhaitait attirer non pas des usines, mais des sièges sociaux. Mais alors, peut-elle vraiment vous aider ?

Nous sommes en contact permanent avec le maire, et quelques politiques nous rendent visite, notamment Philippe Mourgues. Nous avons eu tout ce que nous avons demandé de raisonnable.

Mais nous n'avons jamais rien demandé en termes financiers (subventions ou autres). Nos besoins sont d'une autre dimension. Nous venons de lever 80 millions, c'est d'un autre ordre que le prix payé pour l'hippodrome, par exemple. En revanche nous avons eu l'an dernier un substantiel soutien de la Région.

Et, bien sûr, ce ne sont pas non plus les ressources naturelles, essentielles à certains secteurs qui s'établissent à proximité d'un gisement minier ou d'un port. Alors pourquoi ?

C'est une question personnelle. S'il y a des entreprises ici, c'est forcément qu'il y a un lien entre leur président et la ville..

Pour moi, cela a commencé il y a quelque vingt ans. Lorrain, j'ai trouvé du travail à Cergy, mais je ne voulais pas y résider". Avec le RER, il y avait une relation directe. Nous avons donc loué un appartement rue des Côtes, et avons maintenant une maison rue d'Achères.

Depuis, mes enfants ont fait leurs études à Cocteau, au lycée privé de Sartrouville et à Saint-Jean d'Albret à Saint-Germain. Mon épouse est active localement,

Ne vous sentez-vous pas un peu étrangers dans cette ville, très peu scientifique (il n'y a qu'à regarder le nom des rues et avenues) ?

Il y a tout de même quelques professeurs d'université ou de grandes écoles. Et la vie culturelle est active. Mon épouse le note, par exemple, pour le soutien aux activités, par exemple l'Alliance Musicale dont elle s'occupe

Maisons, avec tous ces ehpads, et la baisse du nombre d'enfants, semble vieillir. Cela ne nous gêne pas ?

J'ai le sentiment contraire, Et cela a beaucoup changé depuis 20 ans. Nous l'avons vu avec nos enfants.

La question essentielle, c'est de trouver le personnel qu'il nous faut.

Le marché de l'emploi est aujourd'hui très compliqué. Nos effectifs atteindront le millier en 2025 Des ingénieurs spécialisés comme ceux dont nous avons besoin, il faut d'abord les trouver. Et à proximité, car s'il leur faut déménager, ce n'est pas la peine d'y penser. Il faut donc mettre nos bureaux près des bassins d'emploi.

C'est pour cela que nous avons six centres de recherche : quatre en France, un en Allemagne, un en Espagne. Mais un de nos employés sur deux est à Maisons. Parmi nos effectifs actuels (vous avez vu le petit article du bulletin municipal), une quinzaine habitent à Maisons ou à proximité.

En ce moment, nous recherchons en particulier des techniciens. Récemment, sur cent approches, nous n'avons eu que trois candidats. Un d'eux va venir, et ce n'est pas encore sûr. Mais, a priori,, Maisons leur plaît.


Alors, pas de problèmes ?

S'il y a un problème, c'est le manque de fiabilité du RER, au point de nous faire craindre quelques démissions. Depuis la sortie du Covid, il n'y a plus de qualité de service. Aux heures creuses, cela va assez bien. Aux heures qui nous concernent... nos employés ne supportent plus. S'ils ont vu sur Internet avant de partir que le RER est arrêté, ils peuvent rester chez eux en télétravail. Mais s'ils sont déjà partis et perdent trois heures !!!

Un point sidérant. Quand nous avons commencé le binaire en 2020, il n'y avait pas la fibre à Misons. Nous nous sommes connectés en fibre professionnelle, à 300 euros par mois. Après nous avons pu revenir à des solutions plus normales avec le câblage par Orange.

Et la sécurité. Les infractions augmentent, disent les statistiques. Pourtant nous avons de plus en plus de caméras.

Oh, les caméras ... Nous avons été cambriolés, on nous a pris deux vélos de valeur. Et traversez la place de la Libération à 1H du matin... l'ambiance est un peu louche. Mais pas encore oppressante.

Mais vous allez rester quand même à Maisons!

Nous comptons être 1000 en 2025, dont toujours une partie importante à Maisons. Nos locaux actuels sont déjà trop petits.

L'hippodrome, ce serait une solution intéressante pour vos activités ?

C'est au bout du monde ! Rue Guynemer, nous sommes près de la gare et du centre.

Je souhaite que notre personnel aille en ville. Nous n'avons pas de cantine. Cela nous oblige à sortir, à faire un peu d'exercice dans la journée... et nos boulangers ne sont pas tous les mêmes.