L'usine de borax

L'usine d'après un prospectus ancien (signalé par M. Henry). Mais ce n'est pas à Maisons
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Références documentaires
En bref : la seule usine importante que Maisons ait connue
Avec le port et son chantier naval, l'usine de Borax est une des seules "zones industrielles" que la Ville aurait pu chercher à conserver et à développer. Mais, avant Jacques Myard, " l'attractivité éonomique" n'est pas à l'ordre du jour.
Installée à une date qui reste à préciser, l'usine occupe tout le terrain entre l'avenue de Poissy, la rue des Loges, la rue de St-Germain et la rue de Mexico, comme on le voit sur le plan de 1905.
Le minerai et le produit fini passent par la gare de marchandises, toute proche. Les scories, blanches,sont déversées en bordure de Seine, rue des Côtes.
- L'usine devait employer plusieurs dizaines de personnes.
Sa présence dérange, en ce quartier qui devient de plus en plus résidentiel. En 1895, le conseil municipal est saisi d'une plainte pour bruit excessif. Le directeur de l'usine reconnaît le fait. Et probablement fait quelques réparations.


En 1899, l'usine est presque entièrement détruite par le cyclone. . Mais le conseil municipal n'y fait aucune référence. Il organise une collecte pour les sinistrés particuliers, sans une ligne pour les ouvriers mis au chômage.
A gauche, les cheminées de l'usine vues depuis la gare, sans doute avant le sinistre. A droite, un extrait du conseil municipal de 1907
L'usine a-t-elle été reconstruite et continué à fonctionner ensuite ? Quelques indices :
- Une carte postale, non datée, montre, depuis l'actuelle place de la Libération, deux cheminées bien en place. Mais on penser que cette carte est antérieure au cyclone, car elle ne comporte pas encore la magasin de cycles qui figure sur d'autres cartes.
- Le plan de 1905 la montre bien en place, avec un bâtiment principal et un bâtiment annexe, mais sans donner de détails.
- En 1907, la commune veut "ouvrir le chemin vicinal ordinaire 3". Dans le tableau des offres à notifier aux propriétaires, figure bien la société du borax, mais le propriétaire actuel est inconnu est le terrai est en friche.
- En 1911 est créée l'association "La Solidarité des ouvriers et employés du Borax français". Est-ce un syndicat pour une entreprise en activité, ou une association d'entraide et de souvenir entre anciens de l'entreprise.
A aucun moment après le sinistre, on ne voit la Ville se préoccuper de préserver ce patrimoine industriel. Il est donc vraisemblable que la société du Borax, si elle n'a pas déposé son bilan après le sinistre, s'est reconstruite ailleurs. Serait-elle l'ancêtre de l'actuelle Société du Borax Français, fondée en 1989 à Coudekerque (Nord) ?
C'est le développement démographique qui compte. Le quartier se construit. En 1905 est inaugurée, encore isolée au milieu des champs, le groupe scolaire Saint-Nicolas.
Assez logiquement, c'est donc vers les habitations que s'oriente le propriétaire, en tous cas un lotisseur parisien veut vendre tout le terrain de "l'ancienne usine de Borax". La municipalité se porte acquéreur de quelques lots, à l'emplacement actuel de la caserne de pompiers.
Les acheteurs ne semblent pas se précipiter. Sur le plan de 1931, il y a encore peu de constructions, mais déjà la chapelle Sainte-Thérèse, pour laquelle l'association diocésaine s'est portée acquéreur dès 1927, sans doute en négociant sur les prix, car ses fonds sont limités.
En revanche, presque tout est bâti sur le plan de 1936. Et sans beaucoup de modifications par la suite, avec beaucoup de pavillons de cette époque. Sauf la caserne de pompiers qui est construite ans les années 1950.


Les scories en bords de Seine restent en l'état jusqu'aux années 1980. Elles forment "le mont blanc", que les enfants s'amusentt à descendre en glissant. Vers 1980; ce grand talus a été nivelé et construit d'un ensemble de petites maisons au 101-193 rue des Côtes. .On voit bien sur la photo le bout des bâches d'isolement; Des évents, sans doute destinés à évacuer les gaz émis encore par les scories (?) sont visibles de près.
Notes et documents
Quelques belles images sur le site des Petites Ecuries
Et merci à Jacques Barreau pour ses précieuses informations.
Sur le borax en général voir Wikipedia
Cartographie
Le quartier sur les plans de 1905, 1931 et 1936
1894-95: Une usine trop bruyante
Conseil municipal du 19 décembre 1894
Police. Pétition contre l’usine de Borax
Constitution d’une commission
M. le Maire donne lecture d’une lettre de protestation au sujet du bruit occasionné par les machines de l’usine sise route de Poissy et rue St Nicolas.
M. le Maire déclare qu’il n’y a rien à faire et donne lecture à ce sujet d’une lettre de M. Le Préfet de Seine et Oise.
M. Augendre demande l’avis de l’Administration à ce sujet, vue que le Maire ne peut et ne doit se désintéresser du repos des habitants d’un quartier qui sont continuellement dérangés par le bruit que font de puissantes machines et qu’il doit prendre leur défense et qu’une Commission nommée à ce sujet devrait constater les dires des plaignants et que son rapport servirait en cas de procès, ne pouvant mettre en doute les plaintes des voisins de la dite usine.
M. Panseron estime que les réclamations formulées demandent une solution par voie administrative, le préfet ayant dit que cet établissement n’est pas classé parmi ceux incommodes en 1ere catégoeie, mais qu’au-dessus toute décision de la Préfecture il convient d’invoquer la loi.
M. Augendre demande la nomination d’une commission de trois membres chartée d’examiner les réclamations des plaignants.
Le conseil adopte cette proposition et sont nommés MM Augendre, Appert et Granet
Conseil municipal du 11 février 1895. Rapport de la commission
Le rapport dont la teneur suit a été déposé par la Commission chargée par le Conseil de procéder à une enquête sur la réclamation formulée par les voisins de l’usine de Borax qui se plaignent des trépidations causées par le fonctionnement du broyeur de l’usine.
Messieurs,
Dans la séance du Conseil M.al en date du 19 décembre dernier, vous avez nommé une Commission de 3 membres, commosée de MM Appet, Granet et Augendre, chargée de faire une enquête sur la légitimité des griefs invoqués contre l’usine de borax par ses voisins immédiats, se plaignant du trouble apporté à la libre et paisible jouissance de leurs propriétés par suite de l’installation d’un broyeur d’une force puissante dans les bâtiments de la dite usine.
A cet effet, votre Commission, sous la présidence de M. Favrot, 1er adjoint, s’est réunie le lundi 7 janvier et, après installation s’est rendue sur place à l’effet de contrôler les affirmations contenues dans la pétition déposée par les plaignants.
Reçue par M. le Directeur de l’usine, et guidée par lui, la Commission a constaté que l’appareil en question est installé dans un bâtiment en planches avoisinant la rue de Mexico proche de l’avenue de Poissy. Il se compose de deux roues en fonte circulant verticalement autour d’un axe sur un plateau porté par un massif en maçonnerie d’environ deux mètres de profondeur. Cet engin n’est pas de dimension considérable, le diamètre des roues est d’environ 1m50.
M. le Directeur nous a déclaré que l’installation du broyeur avait été fait d’une façon normale et qu’il attribuait le bruit et la trépidation causés par son fonctionnement non à la disposition de l’installation, mais au broyeur lui-même, construit de telle manière qu’il se produit un ripage qu’on pourrait éviter si l’appareil était seulement réparé. Il ajoute qu’une défectuosité, reconnue depuis le début, avait été signalée au constructeur et qu’un échange de lettres avait eu lieu en ce moment, à l’effet d’arriver à une entente pour établir les responsabilités ; qu’en tous cas la Compagnie ferait le nécessaire pour donner satisfaction aux plaintes reconnues fondées des voisins de l’usine.
En présence de ces déclarations spontanées, la tâche de notre Commission est devenue très facile. Il ne lui restait qu’à en prendre acte et l’enquête qu’elle se proposait de faire devenait inutile par suite de la reconnaissance délit par ses auteurs mêmes.
En conséquence, votre Commission vos propose :
1° de reconnaître le bien-fondé des plaintes contenues dans la pétition présentée a Conseil M. al par les voisins de l’usine de Borax.
2° d’exprimer le vœu que satisfaction soit donnée à ces réclamations
3° et de charger l’Ad.on M.le de vouloir bien transmettre aux intéressés une copie du présent rapport pour leur usage comme moye de défense au cas où ils seraient forcés de recourir à une action judiciaire.
Signé Augendre, rapp.r Farrot, Appert et Granet.
Après la lecture du rapport ci-dessus, M. Foucher demande si un début de satisfaction a été donné aux plaignants.
M. le maire répond qu'il a entendu dire que la Cie du Borax a déjà reçu une sommation préliminaire de poursuites judiciaires.
M. Foucher exprime alors l'avis que la Commission devrait être maintenue ans ses pouvoirs afin de suivre l'affaire et d'être toute prête à intervenir au moment opportun.
M. le maire ne partage pas cette opinion. Il estime que la municipalité a fait tout son devoir en donnant un appui morale aux plaignants ; que son rôle doit se borner à cela et ne saurait, d'ailleurs, aller au-delà ; c'est pourquoi il propose au Conseil d'adopter purement et simplemebt les conclusions du rapport de la Commission.
Cette proposition, qu'il met aux voix, est adoptée à l'unanimité.
1926-27 Le lotissement
Lotissement de l'ancienne usine de BoraxM. Le Maire soumet au Conseil, conformément aux dispositions de l'article II de la loi du 14 mars 1919, un dossier présenté par M. Fragnière François, demeurant au Vésinet, 17 rue de la Borde, en vue de la création d'un lotissement sur l'emplacement de l'ancienne usine de borax, située entre la rue de Poissy et la rue Saint-Nicolas.
Ce dossier comprend :
1. Le plan d'aménagement du terrain,
2. Un programme indiquant les conditions dans lesquelles le lotisseent sera établi (voirie, distribution d'eau, ... de gaz, d'électricité, ... des matières usées; et/
3. Le cahier des charges et conditeions générales qui sont imposées par le lotisseur aux futurs acquéreurs des terrains,
4. L'avis de la commission sanitaire ... Versailles, concluant à l'approbation du ... ... suivantes.
1. Tous les travaux de viabilité, chaussées, trottoirs, canalisations, égoûts, conduites d'alimentation en eau et éclairage seront effectuées dans les règles ee l'art suivant le indications de la municipalité de Maisons-Laffitte, en n'y employant que des matériaux de qualités ... exigées pour les travaux communaux de même nature,
2. Spécialement, au point de l'évacuation des matières usées, l'établissement de puisards sera formellemnt ... Les canalisations d'égoûts ne recevront que des eaux pluviales ou ménagères et les fosses d'aisane seront fixes et étanches.
M. Le maire déclare que ce projet aa = été examiné particulièrement par la Commission compétente, et que celle-ci est d'avais de l'adopter, sous les réserves formulées par la commission sanitaire et, en outre, à la condition que larticle du cahier des charges, relatif à l'état du terrain sra complété de la manire suivantse :
" Chaque acquéreur devra prenre les terrains .. dans l'état où ils se trouveront lors de l'entrée en jouisance, avec leurs aisancees et dépendances, sans exception ni réserve et sans garantie de la nature du sol et du sous-sol, même sur les emplacements des anciennes constructions et excavations, de tos vices ou défauts apparents ou cachas, jours, vues, mitoyennetas, servitudes, pasages, alignement.
Sur la proposition de M. Magibert, appuyée par M. Garudrooit et plusieurs membres du Conseil Muncipal, il est stipulé, en outre :
1. que les terrains en bordure des deux rues à ouvrir seront reés d'une servituee de "non aedificandi" sur une profonteur de trois mètres à prtir.. approuvés.
2. Que les lots Nos 11, 12, 13 et 13, reprsentant une superficie totale de 1188 mètres carrés, seront rservas pour les édifics et services publics, moyennant une indemnité fixée soit à l'amiable, soit suivant les règles des expropriations ordinaires.
Au sujet de cette indemnité, M. le Maire déclare que le lotisseur a été pressenti, en vue d'un arrangement amiable, par M. Loutelier, délégué à cet effet par la Commission de la voirie. Il donne la parole à ce dernier, en l'invitant à rendre compte du résultat de sa démarche.
M. Loutelier donne lecture du rapport suivant :
"Délégué par la Commission de la Voirie pour demander au proriétaire du lotissement de l'anciene usine de borax quelles seraient les conditions de vente pour une portion de ce terrain sur lequel la Commission avait porté son choix, je me suis mis en rapport avec M Fragnière.
"Après examen du plan de lotissement, il avait semblé à votre Commission de la Voirie que les lots nos. 11, 12, 13 et 14 du plan d'ensemble situés au carrefour de l'Avenue de Poissy et de la première rue à ouvfir, à la suite de la rue Mexico, étaient susceptibles de retenir plus particulièrement l'attention.
"J'ajoute que l'îlot considéré par des 4 lots est exactement en face du terre-plein au croisement des Avenues de Poissy, rue du Bois Bonnet et rue des Canus, par conséquent en un point où un réseau de voies de belles largeurs assure des dégagements faciles.
" L'ensemble présente une surface approximative e 1188 mères avec une façade de 35,10 sur l'avenue de Poissy et de 40m75 sur la voie future dénommée rue Georges V. Ce terrain permettrait une utilisation pour divers édifices que le développement de notre Ville, une situation financière appropriée pourraient ultérieurement justifier
"Votre commission de la Voirie avait fié le prix limite de proposition d'acquisition à 100 000 francs.
"Je dois avouer que M. Fragnière ne s'est pas arrêté à cette propposition et qu'il l'a tout de suite rejetée.
"Je lui ai alors demandé de faire un geste désintéressa, en insistant sur la situation précaire et difficcile de la Trésorerie des Communees, de me formuler néammoins ses toutes dernières conditions et les voici résumées avec les considérations de M. Fragnière.
"Ce dernier escomptait ventre les terrais que nous avons rentenus deux cent francs de mètre à des particuliers, il m'a fait très justement ressortir que, parfaitement sités et les plus rapprochés de a gare, ces lots, dont la surface de chacun varie de 257 à 342 m2, traouveriaent dans un délai plus ou moins rapproché des acquéreurs.
Il avait déj.. ... ( de notre collège M. Massillon (?) .. pour la Ville, le prix d'aqisition à 180 F le mètre.
"Finalent, pour témoigner de son désir d'être agréable la Ville, il consentirait à.diminuer de...... 190 F le mètre.
"Les conditions de règlement seraient les suivantes :
1. L'ensemble payable en quatre annuités
2. Intérêts à 1% (?) l'an.
Signe Lantelier.
Ayant entendu le rapport qui précède, le Conseil en donne acte à M Loutelier et l'en remercie
Ensuite l'Assemblée, consultée par M. Le Maire, au sujet du lotissement ci-dessus exposé, émet l'avis qu'il y a lieu d'approuver ce projet sous les réserves qui s... formulées et qui sont expressément adoptées.