Le langage aussi a sa gouvernance

Développez.com consacre un article à Github, qui va désormais faire usage du terme « main » en lieu et place de « master » pour désigner la branche par défaut des projets. Et ainsi lutter contre les stéréotypes raciaux sur la plateforme.

« Faut-il opérer le retrait de termes comme blacklist, whitelist, master, slave ou encore kill (longtemps utilisés au sein de bases de code et de documentations) au motif de ce qu’ils véhiculent des stéréotypes raciaux ? C’est l’un des débats qui divisent le plus la communauté des développeurs informatique à date. Avec les développements en lien avec la mort de Georges Floyd, il a pris plus d’ampleur. Désormais, le passage à des termes considérés comme plus inclusifs se généralise pour lutter contre le racisme dans le monde de l’informatique. » résume l’auteur, Patrick Ruiz.

Mais, d’une façon générale, qui « gouverne » le langage. En France, depuis Richelieu, c’est l’Académie Française. Pourn le vocabulaire, il existait autrefois (jusque vers 205) une Commission spécialisée de terminologie et de néologie de l'informatique et des composants électroniques (Cstic). Mais en 2020, elle a disparu. Jusqu’aux années 2000, en pratique le Larousse faisait autorité. Et, pour les plus exigeants sur les bons usages, au-delà de l’orthographe le Grévisse.

En Allemagne, pas d’Académie, c’est le dictionnaire Duden qui jouait ce rôle. Et, au Royaume-Uni, la référence était le Queen’s (ou King’s, selon les règnes) English.

Aujourd’hui, ce sont surtout les réseaux sociaux, à commencer par Google, qui font la loi. Quand on hésite sur une orthographe, ou sur la correction d’un terme, le nombre de réponses obtenues départage en général clairement les options. Il n’y a même pas besoin d’un décideur, gendarme ou académicien. Le nombre fait loi. Voilà qui satisfait à l’idéal actuel d’ « horizontalité ».

Mais, comme le montre l’exemple de Github, on peut vouloir aller plus loin que la simple « correction terminologique » !

Article signalé par Jean Rohmer, qui rappelle aussi les débats actuels sur l’écriture inclusive. Notamment un article approfondi de Jean Ratier.

 

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