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Deux réactions de lecteurs, ce matin.
- « De quoi on cause dans les pays capitalistes ? Les entreprises sont des dictatures, et des dictatures héréditaires. Donc on est en présence d'une démocratie des dictatures.
Pareil pour le marché. Les deux marchés réels sont le marché sur la place, et le marché du travail. Le reste de l'économie est un marché d'oligopole et de monopoles. »
- « La gouvernance ? C’est un truc de consultants. Dans les entreprises d’aujourd’hui, les patrons dirigent, un point c’est tout. D’ailleurs, avec l’énorme travail personnel qu’ils font, ne serait-ce que pour faire survivre l’entreprise, ils n’ont pas de temps à perdre avec de belles méthodes pour s’assurer le consensus. »
Le consommateur n’est pas tellement prêt, lui non plus, à
payer plus cher pour un salariat mieux traité.
Surprise :
ce sont peut-être les actionnaires qui auraient les meilleures
intentions. « La gestion ESG (intégration de critères
environnementaux, sociaux et de gouvernance) est plébiscitée par
les investisseurs institutionnels… les approches plus
contraignantes sont plus populaires auprès des particuliers ».
Les actionnaires n’ont d’ailleurs pas à s’en plaindre :
« Ce sont les stratégies ISR (investissement socialement
responsable) qui ont enregistré la plus forte croissance ».
Mais bon, si vous n’avez pas de portefeuille, que faire pour
aller vers un management plus humain ?
- militer à
gauche ? En période d’élections municipales, les partis ont
d’autres soucis ;
- descendre dans les rues ? Elles sont déjà pleines, des soignants aux anti-racistes en passant par les tchétchènes bourguignons, quand ce c’est pas la police elle-même qui manifeste ;
- réfléchir dans une association, un club ou un think tank ? Pourquoi pas mais vous attendez longtemps avant qu’il en sorte quelque chose ;
- vous enfermer dans votre chambre à la maniére des otaku japonais ? Le Gafa ne demande pas mieux;
- créer un site web sympa sur la gouvernance ? C’est notre
passion du jour, mais nous n’en attendons pas de miracle.
Alors,
si vous avez de meilleurs idées, allez-y, nous sommes preneurs !
Mais, faute d’idés générales, nous pourrions commencer par
des exemples concrets que nous connaissons. E n notant que la
gouvernance concerne toutes les « parties prenantes » à
la vie de l’entreprise ou de l’organisation. En particulier :
- les salariés
- les actionnaires, avec des cas
particuliers comme les enttreprises familiales ou les copropriétés
-
les clients (mais cela relève plutôt du domaine commercial) et le
public en général (notamment pour les organismes publics)- les
pouvoirs publics
- les pouvoirs publics, représentant le droit
mais aussi les « externalités » ; et pourquoi pas
aussi les ONG concernées.
(Pour l’instant, ces exemples montrent des problèmes et des attitudes, mais ne parlent pas des outils et des méthodes employés, hors du classique présentiel.)
.1. Relation avec les salariés
1.1. Entreprise familiale de vêtements
Un directeur général fondateur qui traite bien ses employés
pour en obtenir le meilleur : une marque de vêtements, entreprise
familiale et dans laquelle le « patron », bien que coléreux,
excessif, etc, se met en quatre pour que ses employés soient
impliqués dans l’aventure. de beaux locaux, une belle terrasse
mise à disposition, des avantages, des apéros avec tous, tout est
fait pour que le personnel ait envie de tout donner. et ça marche !
Cet exemple n’est pas unique, j’imagine, mais on ne parle pas là
que de motivations des équipes, pas de prise de décision.
1.2.
Philippe Ginester
Le magazine Forbes, dans numéro de
printemps, publie son classement des milliardaires, et présente
leurs entreprises. Un seul a l’air de savoir qu’il a des
salariés, Philippe
Ginestet. Citons cette interview :
« J’ai
toujours en têtes de protéger les intérêts de l’entreprise,
mais je sais aussi me mettre à la place des collaborateurs…
Comment ? En montrant que je les aime. »
Pas de
détail sur les méthodes précises appliquées, sinon de nombreux
séminaires « pouvant aller jusqu’à 500 personnes au Maroc…
600 collaborateurs à Mégève pur des séminaires de motivation
réunissant chaque fois une cinquantaine de personnes. Quand ls
oublient que je suis leur président, c’est une satisfaction pour
moi. »
« Je ne vis pas pour les tableaux
financiers, je m’occupe de mes collaborateurs, et c’est toujours
un plaisir ».
1.3. Entreprise de presse
Comité d’entreprise (années 1980). Nouvellement constitué du fait de la croissance de l’entreprise. Un des délégués propose que le comité gagne en compétence pour pouvoir vraiment participer à la gestion de la maison. Réactions négatives aussi bien du patron (qui ne veut pas de ce type de relation) que des autres délégués : ce qui les intéresse, c’est l’organisation de l’arbre de Noël, de propositions intéressantes pour les vacances, etc.
2. Relation avec les actionnaires.
2.1. Scor
(Les Echos, 17/6/2020). Thèmes classiques de désaccord entre
actionnaires et direction de l’entreprise :
-
rémunération des dirigeants,
- possibiliés de rachat de
l’entreprise,
- visibilité sur la gestion.
C’est un
actionnaire très minoritaire (1%) qui attaque, « critique sur la
stratégie et la gouvernance… milite désormais pour plus de clarté
sur la succession du président.
3. Relations avec les pouvoirs publics
Cette question
revient constamment dans l’actualité. Elle se pose principalement
en Europe. Aux Etats-Unis continue de prévaloir la « doctrine
de Chicago » : moins l’État s’en même, mieux
l’économie fonctionne. En Chine, économie et politique sont
quasiment cofondus
3.1. Apple visé par deux enquêtes
antitrust en Europe.
C’est un cas typique où la
gouvernance n’a pu se faire dans le respect des lois et/ou avec une
concertation.
(Les Echos, 17/6/2020) La commission
européenne a annoncé l’ouverture de deux enquêtes, une sur le
fonctionnement de l’App Store, l’autre sur le système de
paiement Apple Pay.
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