Note d’intention sur l’installation d’une exposition dans la Galerie et le Studio du Carrefour Numérique
Titre
RENCONTRES ENTRE DIGITAL ET PEINTURE, VISUEL ET SONORE
CONTEXTE
La soirée SIGGRAPH du 3 oct a donné l’occasion de présenter des œuvres de 6 créateurs en phase avec le technologique et utilisant le médium informatique ou électronique les modèles mathématiques à des fins artistiques.
Cet essai, préfiguration d’une animation partielle ou totale de la Galerie avait été convenue et pour la soirée du 3 et pour une durée à fixer (F.V & P.R) et cette initiative allait dans le sens d’une volonté de la direction de la Médiathèque, Bernard Bachman, de faire vivre la galerie et a été me semble t-il encouragé par notre Directeur Général Guillaume Boudy, soucieux de l’animation de la galerie au sens large et à l’image de Bollyplage que je lui ai présenté largement, évoquant des possibilités similaires dans la galerie : 15 bonnes minutes de vrai dialogue entre Ganesh et le multimédia.
PROJET
La volonté de rapprocher les mondes de l’expression plastique traditionnelle et ceux issus du médium technologique et informatique ou mathématique a conduit la réflexion, s’intéressant à des artistes ou créateurs particulièrement sensibles à cette problématique.
· Les uns investissant leur recherche par une approche à travers la matière de la peinture, du geste pictural transfiguré par la technologie photographique et informatique outils et médium avant d’être trituré monté assemblé puis projeté par l’intermédiaire de programmes dédiés :
Christine Besson (de la miniature en acrylique à la projection sur les remparts de Laval)
· Parfois directement issus du monde photographique pour une combinaison audacieuse infographique avec un rendu très soigné et une vision plastique remarquable :
Céline Guesdon (triturations de la matière argentique avec de la programmation informatique, des outils logiciels maîtrisés pour une image calculée, une photosynthégraphie)
· Les autres utilisant les concepts informatiques élémentaires, le bit, le pixel, l’algorithme ou la programmation et la générativité le code informatique à partir de modèles mathématiques, comme un medium à part entière, avec le souci constant de réaliser une production à voir et sentir dans une dimension appréciable par le plus grand nombre et rejoignant l’univers du peintre, le tableau :
Chan (le calcul pur, les fractales et les algorithmes pour une
construction graphique hybride 2D et 3D personnalisés rappelant les travaux de
B. Mandelbrot, Y. Kawaguchi JF.Colonna ou M.Bret)
Une vision paisible sur la voie de la création, union de la Science et de l'Art .
La jouissance esthétique de l'image calculée ( infographie, image informatique
) est que la recherche de la beauté artistique s'associe a l'étude des vérités
scientifiques. Chan
Quand un ami vous rend visite de si loin; n'est-ce pas, c'est un plaisir ? Confucius.
Roxame de et par Pierre Berger qui a toujours cherché à "rendre les machines heureuses". (Le hasard et la règle la rencontre de l’algoriste et de son double instrumentalisé pour une transformation permanente de l’image pixel, visualisée pour offrir de véritables tableaux composition robotisées semi contrôlées tout à fait séduisantes)
Le choix de placer les tableaux Roxame dans le studio correspond à un souci de composer projection du robot réalisant les transformations de l’image et choix raisonné d’afficher certaine réussites particulièrement remarquables, imprimées et présentées sur toile marouflée ou sur contrecollé.
Un robot artiste-peintre ! Pour le plaisir, pour la réflexion, pour une nouvelle conception de la peinture et de l'art P.B
· La projection effectuée sur un écran d’ordinateur ou par un vidéoprojecteur sur une surface choisie donne une dimension spectaculaire, attractive aux différentes approches et problématiques à voir et à entendre.
La dimension interactive est on non présente mais ne représente pas ici la particularité principale.
· Le sonore accompagne certaines productions (ici Ch Besson) comme un élément de liaison sans être majeur à l’exception de Wall ich musicien vidéaste qui établi une combinaison en osmose et une œuvre inspirée de la matière sonore et visuelle.
· L’aspect art technologique s’adapte parfois plus à des artistes soucieux d’utiliser les moyens à leur disposition en dehors de toute chapelle ou dogme, ce qui semble être le cas pour :
Nathalie Krée. Son travail sur se situe dans une problématique différente combinant à sa façon les différentes approches et non moins intéressante car, ingénieur de formation elle compose avec le technologique, la matière pour produire des œuvres d’art synesthésique d’une grande sensibilité habitées ici par l’électronique le courant électrique et la lumière domptée ou le programme informatique pour contrôler l’action créative avec la matière.
Fred Wall ich musicien vidéaste nous présente des œuvres avec une problématique totalement hybride : matières, concepts, réalités concrètes et objets sonores ou visuels composent l’univers d’un collectif étonnant.
‘‘Voir le son, entendre l’image, se peindre de bruit, frottements génératifs entre sons, images.
Interpréter-concevoir le monde par l’irréalité de l’image, du son’’ une façon de montrer aussi humour et dérision comprises, que ‘‘la réalité est aussi subjection, fantasme et projection du présent, vers des futurs ouverts et peut-être utopiques.’’
Ouverture et conclusion l’oeuvre de Wall ich est riche d’enseignements et de poésie pour investir l’espace avec la matière.
Le but avec ce projet /réalisation en cours est de montrer qu’il est possible de construire assez rapidement cette forme d’exposition, donnant un sens à notre action ‘‘Carrefour numérique’’ proposant des œuvres reflet de l’ouverture vers les technologies émergentes qu’il s’agisse d’informatique, de générativité ou de vidéographie numérique et comprenant toutes les composantes des nouveaux médias, y compris musicales.
Le digital à l’ère du numérique : un médium qui sert à ça, aussi et parfois d’abord pour rester humain.
INSTALLATION
- Les œuvres des 6 artistes sont
présentées avec un accompagnement de 1 ou 2 panneaux expliquant :
- les intentions ou visée artistique de leur créateur
- la démarche et parfois la technologie pour apprécier pleinement tout le travail et les dimensions de l’œuvre
- L’installation et l’accrochage des œuvres projetées ou placées tient compte de la réalité de l’espace investi, des parois disponibles, du mobilier vitrines ou bornes et de la configuration des locaux.
Le mur composé de panneaux en granit gris autorise l’accrochage de tableaux éclairés par des projecteurs directionnels sur rail (une cimaise serait plus pratique)
Les éclairages suspendus en place de la galerie gênent considérablement la perspective d’une mise en valeur cohérente des œuvres fixes ou projetées. On peut admettre que les projecteurs électriques basse tension dirigés sur les parois devraient suffire pour l’éclairage général (si on arrive à les faire fonctionner tous !) et améliorer ainsi l’ambiance de la galerie par cette forme de lumière indirecte, œuvres sur les murs présentes ou non.
Lumière et couleurs composent aussi un spectacle.
La vitrine en place joue son rôle d’écrin pour les Tableaux Lumineux et ponctue l’espace avec discrétion.
Les autres vitrines (matériel historique) ainsi que les vitrines avec supports, éclairées de l’intérieur par système de fibre optique ingénieux, stockés à la reliure devraient trouver leur utilité.
Les bornes jaunes avec écran accueillent les œuvres vidéo sonores de Wall ich avec écouteur et confort (à revoir car elles ont été remplacés par les jeux vidéo Tatoo d’emblée le lendemain de la soirée SIGGRAPH – d’autres actions du même acabit constatées ruineraient toute bonne volonté d’agir en bon intelligence)
D’autres documents ou projection ou programmes restent en attente comme des possibles sur ces bornes
De même le bloc de 4 bornes jaunes sans écran attend désespérément des contenus en attente dans les placards, prêts à servir. L’absence d’usage en place visible pour ces bornes pollue considérablement et le design rude de ces bornes et l’environnement proche. Les ordinateurs manquants pourraient se résumer à de simples lecteurs de DVD. Une légère adaptation interne doit offrir facilité d’usage, ergonomie de fonctionnement surtout avec l’écran qui donne une raison d’être. Ces bornes jaunes soleil méritent une finalité malgré l’aspect massif oublié si l’écran est bien dimensionné pour offrir une vision large
PROPOSITION
La proposition déjà en place pour une grande partie, reste sans doute à améliorer pour une meilleure visibilité et tenir compte des premières impressions parfois négatives. Cette offre représente un projet devant s’étaler sur un minimum de 5 à 7 semaines (ou plus et se mettre en phase avec le mois de la photo !), pour trouver son public, une cohérence dans le temps, insuffler réflexions partagées dans l’équipe, et retour sur investissement de l’énergie dégagée.
Pour d’autres expositions, la réflexion demande à être construite avec des décisions en amont, des choix partagées par une commission du Paris ACM SIGGRAPH par exemple, ou avec le concours éventuel de la cellule Artistique de la DE (Emma Abadie) ou un collectif interne Carrefour (Laurence Battais, Laurence Toulorge et un MAD)
Il fallait construire cette proposition (non finalisée) pour ainsi juger sur pièce et se donner une première idée des possibles.
Beaucoup reste à faire – design, présentation, accrochages….
Cette première proposition sans prétention démesurée n’utilise que le matériel en place. Une réflexion plus audacieuse s’impose pour un aménagement adapté et polyvalent (mobilité oblige)
Mon expérience, mon métier, ma formation m’autorise à proposer mes compétences et mes idées dans une forme de partage et de dialogue contradictoire avec l’équipe
Yves de Ponsay - Carrefour Numérique le 6 octobre 2006
Christine Besson
Roxame de et par Pierre Berger