Introduction de Pierre Dhers




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Conseil municipal du 19 mars 1983


Noter les réflexions sur la proportionnelle "corrigée"

Intervention de Pierre Dhers, en tant plus âgé des membres du conseil

Mes chers collègues,

Parmi vous, 22, presque deux sur trois, entrent dans cette salle pour la première fois. Je suis heureux de les accueillir. Au nom des anciens, je leur souhaite la bienvenue.

Par contre, huit seulement ont appartenu à la première équipe que Pierre Dupres constitué il y a 18 an. Deux absences nous sont particulièrement pénibles, celles de nos amis Espinet et Magnier dont je tiens ici à saluer la mémoire.

Mais comment ne pas regretter aussi l'absence volonaire de Pierre de la Tour, de Jean Tachoires et de Louis Curvelier. Le premier nous faisait profiter de l'expérience de son âge et d'une disponibilité inépuisables pour les missions les plus ingrates. Jean Tachoires nous apportait sa compétence technique et même polytechnique, son sens social et son humour béarnais. Quant à Louis Curvelier, qui a consacré aux jeunes toute sa vie, il a prouvé par les faits que le bénévolat bien comrpis peut être dans une commune une force de création aussi efficace qu'une décision des pouvoirs publics.

Je ne connais à ces trois hommes qu'un seul défaut, c'est leur modestie personnelle, une discrétion si grande qu'un jeune maladroit en a conclu trop vite que "l'équipe du docteur Dupres était une équipe insignifiante". Je continue, pour ma part, à penser que s'oublier soi-même au service des autres est une vertu politique fondamentale dont la rareté augmente la valeur.

Cela dit, regardons vers l'avenir. Une tâche difficile nous attent : essuyer les plâtres de la représentation proportionnelle. J'ai cru jadis aux vertus de la proportionnelle. Mais comment ne pas observer qu'elle a tué la république de Weimar, qu'elle a paralysé chez nous la IVeme république. Elle suscite toujours un patriotisme de parti qui n'incite guère aux concessions souvent requises par l'intérêt général. La loi électorale que nous venons d'étrenner a tourné la difficulté en créant une prime à la majoité. Par contre, et c'est une bonne chose, elle permet aux minorités d'être représente, d'être informées, d'être entendues. Le Conseil municipal, pris dans son ensemble, devrait y gagner en autorité morale.

L'essentiel sera de veiller à la cohabitation pacifique de toutes les tendances. Sur ce sujet, je ne peux pas vous donner de conseils car il en est des conseils comme de l'eau de table : il ne faut en donner qu'à ceux qui en demandent. Par contre, je vais vous proposer deux recettes.

La première, c'est l'objectivité devant le problèmes que nous aurons à résoudre. Beaucoup, s'ils sont bien posés, portent en eux-mêmes la solution qui convient. Les faits imposent souvent leur évidenc et comme ils sont têtus, parfois même rancuniers, je vous livre à tout hasaad ce qu'un grand parlementaire disait un jour à ses collègues : "Soyons intelligents, Messieurs, c'est à dire humbles devant les faits".

Ma deuxième recette est plus banale encore : c'est tout simplement le respect de l'autre, le respect de sa personne, de ses idée, l'acceptation de sa différence. Pourquoi ne pas adopter entre nous cette règle d'or de la paix des ménages ? Et voici, dans la même foulée, la règle d'or de toute démocratie, à savoir : la volonté, l'ardente volonté de transformer le combat en débat l'adversaire en partenaire

Je souhaite que cette volonté préside toujours à nos réunions.