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Reconstruisons le monde avec nos données et un nouveau modèle de réseau social

Cet article est le centième publié sur notre site, quatre mois après sa fondation. C’est l’occasion de faire le point, et de faire des projets d’avenir, quitte à rêver un peu. Notre conclusion : il faut inventer un nouveau type de réseau social, qui combine :
- la rapidité des messages, que ce soit par mail, SMS, Facebook, Linkedin… ,
- les échanges collectifs à la Zoom ou Jitsi,
- le caractère pérenne des wikis.

Concrètement, nous allons commencer par transformer notre site gouvmeth.com, actuellement très classique, en un wiki, beaucoup plus ouvert au travail coopératif, et capable de fonctions muliples grâce à des logiciels comme yeswiki. On verra plus tard s’il faut l’élargir encore, ou le fusionner avec d’autres sites plus ambitieux ou plus puissants. Nous sommes d’ailleurs dès à présent ouverts à de telles propositions

Résumons les observations qui nous ont conduit à ce projet, puis présentons ses composantes.

1. Capitalisme (voir notre article) et étatisme (qui en doute?) conduisent tous deux à la même aliénation. C’est la conclusion de Laurent Mauduit dans Prédations (voir notre article), qui recommande donc de passer aux « communs » avec de nouvelles structures de gouvernance.

2. Les méthodes très démocratiques et « horizontales » convenant aux « communs » ne semblent adaptées qu’à de petites structures, bien que Frédéric Laloux, dans une de ses conférences , cite plusieurs organismes employant des dizaines de milliers de personnes, mais dans des secteurs assez particuliers (soins à domicile) et note des échecs dans d’autres domaines (AES, production d’électricité, revenue à une gouvernance traditionnelle). Cela rejoint nos observations au fil des décennies sur l’autogestion puis sur le mouvement coopératif.
Dans les grandes structures, l’horizontalité rencontre plusieurs difficultés. Les processus participatifs s’alourdissent. Le principe « un homme une voix » des coopératives conduit à des vétos bloquants L’horizontalité exclut de hauts salaires pour les dirigeants, qui se sentent frustrés par rapport à leurs équivalents du secteur capitalistes, et sont fortement tentés de partir.


3. Les activités matérielles d’ampleur exigent aujourd’hui des investissements qui se comptent en milliards. Au top, le projet d’ usine de Samsung, pour la fabrication de circuits intégrés ; le coût dépassera 20 milliards de dollars. Plus modestement, l’usine Giga Nevada de Tesla se serait contenté de six milliards. Et ARM, la pépite britannique des semi-conducteurs, a été acquise par Nvidia pour 40 milliards Hors de portée de « cette Europe à qui il manque un zéro », commente Eric Le Boucher (Les Echos 19/9/2020). A fortiori hors de portée de petits groupes coopératifs.


4. Quelques très grands « communs » ont atteint la dimension planétaire avec des gouvernances horizontales Ils opèrent dans des secteurs immatériels : logiciel libre (en particulier Unix et sa galaxie) et encyclopédies (Wikipedia et analogues).


5. C’est donc dans le secteur des données et de l’information qu’il nous paraît possible d’innover, en commençant petit pour aller très loin. Le «big data » est l’essentiel de notre époque. Pourquoi le laisser aux mains du Gafa et du BATX ? Pourquoi ne pas en prendre une large part dans un mode coopératif ?


6. Les grandes plates-formes et les réseaux sociaux actuels sont efficaces mais
- ils permettent difficilement un travail constructif sur le long terme,
- ils appartiennent à des entreprises on ne peut plus capitalistes, qui certes affichent de bonnes intentions, et traitent royalement leurs équipes centrales, mais sont réputées pour leur dureté à l’égard de leur personnel (Amazon) ou des « auto-entrepreneurs » qu’ils font travailler (Uber).


7. Alors, partons de ce qui nous appartient. Nos données et nos archives personnelles et familiales, nos observations, nos réflexions et nos idées et même notre esprit critique. Et construisons des communs de données
- collectifs, coopératifs, combinant le temps réel et la pérennité,
- d’abord à petite échelle dans des colibris ou structures de ce genre, à titre amical ou lucratif,
- puis fédérons de manière à atteindre une taille critique, et à la limite mondiale.


Pour cela dotons nous :
- d’un logiciel permettant des fonctions riches,

- d’un modèle commun de données (ou d’une famille cohérente de modèles),
- de règles de gouvernance appropriées à tous les niveaux, local, intermédiaire, global,
- de moyens de sécurité sérieux (peut-être le plus difficile et le plus coûteux de tout).


Quelles données partager ?

- Celles que les membres individuels et les groupes peuvent produire sur eux-mêmes sur sur leurs activités, ou qu’ils peuvent acquérir (capteurs, observation, investigation, recherche), depuis les impressions, photos et vidéos de voyage jusqu’à la vie professionnelle dans la mesure où elle est personnelle et publiable.

- Celles qui sont utiles à chacun individuellement et à tous les niveaux : avec une place particulière pour les donnés de santé, quitte, le moment venu, à nous réapproprier le DMP (dossier médical partagé) national, voire à réorganiser les grandes mutuelles.


- Celles qui ont une valeur pour les autres, qu’elles soient offertes gratuitement ou vendues, et par là peuvent créer de l’emploi dans les communs.


Tout cela est-il bien raisonnable ?
Eh bien :
- nous comptons sur vous pour nous critiquer et/ou faire évoluer le projet,
- nous allons commencer petit avec le wiki gouvmeth, et nous espérons que vous y participerez.

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