Maisons-Laffitte 1941 - 1950



Destruction, puis reconstruction. Physique et morale

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Le contexte général

En bref : les Allemands et quelques résistants




L’espace fortifié de Rommel dans le parc (document ASP). Voir notre page sur les blockhaus

  • Les petites croix sont des casemates qui ont été détruites à la Libération. Les grosses croix sont les blockaus, toujours en place car leur destruction aurait été trop coûteuse.

Il serait peut-être intéressant d’en ouvrir un et d’y mettre un petit musée de l’occupation ?


Le blockhaus avenue Desaix. Toujours visible mais masqué par la végétation. Le Tourist’s Hotel, place de la Libération (remplacé par un grand immeuble).

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Le pont, détruit en 1944, puis reconstruit (document Frédéric Henry).

Sur cette période, trois documents majeurs :

- Parc de Maisons-Laffitte
- Le rapport officiei Martin
- le grand texte de Jacques Barreau « Histoire secrète de Maisons-Laffitte durant la seconde guerre mondiale », (Bulletin des amis du château 2014). Il donne beaucoup de détails sur la collaboration et la résistance. .
- Voir aussi aux archives le mémorandum Rodatz sur les évènements_pendant_l’occupation.

Souvenirs lus sur le groupe Tu sais que :
- "...Et la maison de mon arrière grand mère dans laquelle "siégeait" un tribunal pour soldats allemands".
- "! l'actuel restaurant , le Tastevin, avenue Eglé, a servi, dans la cave, de lieu d'interrogatoire 😔pour la gestapo."




Becker, Rommel et Feuchtinger, commandant de la 21e Panzer Division

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Exercices en forêt. Le maréchal Rommel. Allemands attendant le train

Rommel sur Wikipedia

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Trois résistants : Vera Leigh , Claude Lamirault, Barry Lynham (sa tombe).

Notes et documents


Une promenade qu'organisait Berard Deshayes


Nous reprenons ce plan dans le groupe Facebook de Gérard Finet "Maisons, anectotes et souvenirs"

Sur les constructions allemandes en forêt (du site de Dom Coutel)

  • En temps d'adolescent (1965) j ai souvent visité et joué dans les blockhaus de la gare de triage dans la forêt sur le côté gauche en direction d'Achère ainsi que sur le côté droit. La il ce trouvait une voie ferrée avec quai de débarquement qui allait dant la forêt biencamouflé. Non loin de la se trouvaient les piscines allemandes (2 larges endroits en béton) de 50/70cm de profondeur.

Quelques élémehts :

- Le conseil municipal cesse de fonctionner en 1940
- Les Allemands sont nombreux à Maisons, depuis la Gestapo jusqu'à Rommel en personne.
- Comme partout dans notre pays, citoyens et entreprises choisissent quasi unanimement de continuer à vivre et à travailler sous l'occupation, ce qui implique plus ou moins de collaboration. Le père Couard reste curé pendant toute la période.
- Pas d'indication sur l'importance du marché noir.
- Les arrestations et déportations de juifs sont nombreuses.
- On ne cite pas de violences particulières à l'égard des civils.
- La présence de nombreux hommes célibataires fait émerger la prostitution, notamment à la villa Sapene (dans les bois en bordure de Seine au Mesnil) et (à vérifier), au Tourist Hotel au début de la rue d'Achères. ; en 1944 le comité de Libération ferme "une maison de tolérance.
- Matériellement, la guerre fait peu de destructions, à l'exception du pont routier et d'une partie du collège du Prieuré.
- Les Allemands n'ont rien construit, sauf les blockaus du parc. Mais ils ont une activité "industrielle" de reconditionnement de chars. Et les équipages s'entraînent en ville, détériorant sensiblement les chaussées.

En 1941 sont effectués toute une série de recensements, notamment la main d'oeuvre agricole.

Le conseil municipal cesse-t-il vraiment de fonctionner ? A parcourir les registres des délibérations, il semble fonctionner sans interruption, mais change plusieurs fois de nom,et sans doute de membres (point à vérifier, mais qui demanderait une analyse sans doute difficile sauf si l'on trouve les bons dossiers).
Mais il change de nom
- "délégation spéciale" du 14 décembre 1940 au 10 avril 1941
- "comité local de libération", du 9 juin au 28 octobre 1944
- "délégation municipale" su 12 septembre 1944 au 17 mars 1945.

Un certain nombre de décisions semblent un peu dérisoires dans ce contexte : élections de la rosière, cession de vieux matériaux provenant du cimetière, cession de l'ancienne ambulance hippomobile.

En revanche, remarquable dans cet environnement et, je pense, assez typique du pétainisme, création d'une caisse de retraite pour le personnel municipal.


Toute la guerre se vit sous l'autorité du maréchal Pétain. Et bien sûr il n'y a pas d'élections.
A Maisons, Charles Cosson devient maire en remplacement de Fernand Barthet.

Il n'y a pas de conseils municipaux, mais les comptes sont tenus.

La fin de la guerre entraîne des destructions, notamment, en 1944, la destruction du pont sur la Seine.

La ville gardant un caractère agricole, on surveille la gale, le varron et les maladies animales en général. Cela continuera après la libération,bien entendu.

En 1942 les Allemands démontent la_voie_desservant_l'hippodrome (pour récupérer l'acier ?)

Il ne faut pas oublier nombre d'innovations que nous devons au régime du maréchal Pétain, par exemple
- l'examen médical avant mariage
- le numéro de sécurité social et sa gestion sur cartes perforées ; il était destiné à l'origine à un recrutement potentiel des recrues dans certains cas de reprise des hostilités ; mais il comportant un code spécial pour les juifs (en première colonne, où nous avons 1 pour les hommes et 2 pour les femmes, il y avait aussi 3 et 3 pour les juifs (détail à vérifier).

Notes de Dom Coutel

Maisons-Laffitte durant une partie de l’occupation allemande eut le sombre privilège d’avoir dans ces murs le siège de la Gestapo pour l’ancienne Seine et Oise quasi les 8 départements d’IDF actuelle, cette structure criminelle logeait au 9 et 11av Eglé ….à droite de suite en rentrant dans le Parc.
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La Vieille Fontaine était un mess pour officiers Nazis ,Rommel y viendra en autre le 11 janv 1944 pour une inspection d'un parc de blindée en revisions , certains étant sotockés sur l'esplanade de l'actuel marché ..... la somptueuse demeure du prince l’Aga khan siège de la Wehrmacht , une grande partie du N-E du Parc réquisisionnée était zone interdite etc….
….
Tandis que St Germain avait la Kommandantur de la Wehrmacht.
ML fut , comme maintes autres lieux de France, l’objet d’une chasse à l’homme féroce par les forces nazies hélas aidé de collabos Mansonniens....certains noms sont connus ! contre ceux qui appartenant à la Résistance s’apprêtaient à aider les alliés qui avait débarqué le 6 juin 44.
Arrêtés par la Gestapo locale les résistants Mansonniens et au delà étaient parqués à l’Hôtel Royal à côté du Château , puis très rapidement déportés vers l’Allemagne ...ou .pour certains fusillés.
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Claude Lamirault d’une ancienne famille Mansonnienne est de ces soldats de l’ombre patriote dès la première heure il rejoint de Gaulle à Londres et combat Durant 3 ans …..
Après son arrestationl le 15 décembre 1943 à Paris... , la direction de son réseau est confiée à son épouse Denise, jusqu'à son arrestation également ,
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Claude Lamirault est déporté à Dachau le 2 juillet 1944 par le train de la mort. Revenu de déportation, il reprend du service comme lieutenant-colonel au 2e Bureau service de renseignements , mais il se tue en service commandé dans un accident d'automobile le 27 mai 1945. .il a 26 ans !!!
Le General de Gaulle le fit alors Compagnon de la Libération.
Claude Lamirault est inhumé à Maisons-Laffitte.





L'après-guerre


1948. Inauguration du barrage de Génssiat

La ville est libérée le 25 août 1944
La République revient.
Un éférendum est organisé le 21 octobre 1945 (dossier 1_K_135 à la mairie).
Vincent Auriol président de la République en 1947.

Localement, 1944 voit se succéder Armand Martin puis Gilbert Durif (Dates et circonstances à préciser). - Charles Debaudre est élu maire en 1945, et le restera jusqu'en 1959, Elections municipales en 1950. La même année ont lieu des élections pour la Caisse de sécureité sociale et les allocations familiales.

Il s'agit d'abord de rétablir la circulation, notamment reconstruire le pont, et réparer les rues endommagées par les chars allemands à l'entraînement, notamment avec des passerelles. (1946)

En 1944, un document sur le prix des denrées alimentaires. On réglemente les bouilleurs de cru.


Les constructions en ville sont presque stabilisées. C’est plutôt le parc qui commence à s’enrichir de résidences plus ou moins vastes, plus ou moins visibles dans les avenues. Elles sacrifient quelques grandes villas qui font rêver mais qui ne correspondent plus à la demande des nouvelles générations.

Il faut aussi réparer. Aussi bien les bâtiments que la justice, avec des condamations en 1945.

On construit de nombreux équipements collectifs pour répondre à de nouveaux besoins. Mais cette fois, avec un plus grand souci du cadre. Depuis 1943, il faut un permis pour construire !


0ctobre 1945. Mariage des parents de Dom Coutel. ......22 et 20 ans. ...Il était chef scout de District et ma mère cheftaine chez les Guides de Maisons Laffitte ....raison de cette haie d'honneur à la sortie de la messe de mariage à St Nicolas

  • Sur la période 1945-1973, de longues pages dans le livre de Poisson. Mais il ne s'intéresse qu'au parc et au château, et voit essentiellement que les effets négatifs des nouvelles constructions.

Mais la guerre mondiale à peine finie, commencent les guerres de la décolonisation, avec la guerre d'Indochine (1946-1954)

La Seine est un souci : se protéger des inondicatins, lutter contre l'envasement du petit bras. On s'inquiète de la pollution de l'eau et on l'analyse, notamment pour ce qui concerne les baignades. On surveille une blanchisserie mécanique et une savonnerie.

On se préoccupe de l'affichage sur les voies publiques.

Tous les ans, de 1945 ç 1947, on lutte contre la hausse des prix, par voie réglemntaire (tarifs, magasins agréés).
En 1950 (ou avant), le marché reprend ses activités (liste des commerçants en 1950).

La place en contrebas de la gare est renommée Place de la Libérataion en 1946.
En 1945 Un petit monument est élevé avenue Eglé en honneur à la RAF. (on l'appellera longtemps monument des Canadiens)



La ville conserve encore son volet agricole, notamment avec l'île Laborde et ses vaches. Un comité communal de la production agricole est créé en 1945.

On est encore loin de la prospérité. On règlemente la vente du pain et du lait, des carburants , et les tickets de rationnement ne disparaîtront définitivement qu'à la fin de la décennie.
On répartit au mieux le bois de boulange.

Sur le volet agricole, on lutte (ou se prémunit) contre la peste aviaire, la tularémie, la brucellose.

On se plaint et l'on agit contre les nuisances sonores (haut-parleurs) et les nuisances aériennes.
Les ambulances sont un service municipal, confiées à un particulier avec fixation d'un tarif.

Socialement, de 1949 à 1953 Contributions mobilières abattement pour charges de famille.

Culturellement :
- La télévision commence à se développer. En 1949 une séance est tournée à l'hôtel Normandie.
- En 1946, Jean Cocteau revient à Maisons... il est très déçu par rapport à ses souvenirs d'enfance.
- L'institut Kultura avenue Corneille
- Vers 1950,,cquisition_de_la_collection_Lucien_Masson 1950? (Barreau_MLMag)
  • Il y a des concerts publics, et l'on fixe le prix de location des chaises. Un concert d'Anne Queffelec.
Plusieurs associations culturelles se créent: : Amis de la musique. (1945), Emulation artistique (1950) Cercie de variétés (1948), Club de cinéma et de photo (1945), Société philatéliqe (1945), La Lorraine (1948).

Le cheval

Lorsque la seconde Guerre mondiale débute, les enseignements de la guerre précédente ont porté leurs fruits et le gouvernement de 1939 reconnait immédiatement l’importance économique de l’élevage qui ne peut vivre sans les courses, qui ne peuvent fonctionner sans public et sans pari mutuel. Cependant l’occupation de la région parisienne par les allemands force la délocalisation de nombre d’entraîneurs vers le sud de la France. Certains ayant choisi de rester à Maisons-Laffitte, les autorités allemandes décident d’assurer le ravitaillement des chevaux ainsi que de régler le salaire de lads et ouvriers de piste. Les courses reprendront sur l’hippodrome de Maisons le 21 mars 1941, mais sans pari. Pendant l’Occupation, 680 pur-sangs furent exportés en Allemagne et en Hongrie.

Dès la libération de Paris, la question se pose immédiatement de savoir ce que sont devenus les centres d’entraînement de Chantilly et Maisons-Laffitte. Dans les deux centres, les chevaux sont sains et saufs, l’hippodrome et les terrains d’entraînement sont en parfait état ce qui permet une reprise immédiate des courses.

Un solitaire


Souvenirs de Dom Coutel (et l'illustration qu'il en donne).


Etant alors fort jeune nous habitions au 46 rue du Prieuré ... la rue n'avait rien à voir d'avec le tunnel actuel, la convivialité était de règle , une épicerie au bas de l'immeuble faisant l'angle avec le rue du Clos Lainé tenue par la famille Fortin rendait mille services lorsque nos parents , forts jeunes, sortaient les Sala le kiné prof de sport en bas de l'autre coté nous gardaient de la façon la plus agréable dans mes lointains souvenirs...nous les appelions "baby et lala "
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Mais de cette rue il revient de temps à autres le souvenir de cette silhouette d'homme en guenilles , marchant légèrement voûte proférant en permanence des menaces et jurons droit devant lui avec qlq gestes pour appuyer ces propos , ne s'adressant à personne en particulier, jamais menaçant physiquement pour nous , il marchait vite comme s'il était pressé.... il venait du coté de la rue du Mesnil, prenant la rue du Prieuré pour rejoindre l'av Longueil ...ou allait il ??
..D'aucun me dire plus tard qu'il était familier de l'ex Café du Commerce ..( le Cosy ) ou .il avait le surnom de La Marine ....pour son allure chaloupée.....après qlq ballons .
Faisant partie du paysage de notre quartier il ne nous inquiétait pas vraiment , d'autant que ma mère , un jour ou je lui demanda "ce que ce monsieur avait " me répondit .....
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" Pendant la guerre il fut arrêté et torturé par les Allemands.....ma tante ayant fait 1 an à Ravensbrück j'étais , bien que très jeune , à même de comprendre par brides ......ma mère de poursuivre sur cet homme .....depuis , ayant eu la chance de survivre à son arrestation certainement parce que résistant il a perdu la raison et dans la rue il pense toujours à ces souffrances et croit voir ces bourreaux devant lui.
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Au final cet homme certainement des plus malheureux ,était devenu pour mon frère et mes sœurs un incomparable héros de la guerre encore proche dans les souvenirs de tous ...ayant tous notre respect.
Il ne le su certainement jamais , un jour il cessa de passer dans la rue et nous ne le vîmes plus jamais , la vie sa triste vie l'avait quitté

Notes diverses

Pendant la guerre, les voitures restent au garage. Sur cales pour préserver les pneus.
On voit des voiture électriques, comme la Renault Juvaquatre de mon père. Le moteur est petit, mais capot et coffre sont occupés par de lourdes batteries au plomb, que l'on recharge la nuit.
En 1942, arrêt des trains (à vrvier)
Remise en route des potagers ?
On manque de café, chocolat, oranges
La défenses passive, les volets obturés, les vires peintes en bleu