Mathieu Laine, interviewé sur France Inter par Léa Salamé le 11 juin 2019

Altermind ubérise les intellos

Altermind vient de recruter George Osborne. Les Echos du 15 juillet titrent : le cabinet de conseil « s’augmente » de la recherche universitaire. Notre première réaction est presque enthousiaste, dans la ligne de notre dernier article "Aux armes, citoyens": mettre l’IA et les techniques du Gafa au service de la démocratie.

Mais il s’agit de bien autre chose. L’interview sur France Inter de Mathieu Laine (fondateur de président d’Altermind) par Léa Salamé ne laisse aucun doute : Mathieu Laine est un libéral bon teint. Il en va de même pour George Osborne. Démocrates, certes, mais dans le sens conservateur.

Quant à l’IA, n’y voyons pas une application avancée des réseaux neuronaux ou des réseau antagonistes (GAN), pointe avancée de l’IA, mais plus simplement « une base de données développée avec des outils d’IA en interne qui permet de scanner le monde académique international afin d’approcher des nouveaux profils" (nous citons Les Echos, qui évoquent un réseau de 300 universitaires).

D’ailleurs le site d'Altermind (développé par Purée Maison avec belles vidéos) est explicite dans sa présentation de l’axe numérique des activités  : «  Un pôle «Digital», parce que le conseil en stratégie se doit désormais d’être «expertise-based» et «numerically minded». Il mobilise des académiques spécialisés, liés à un réseau de freelances sélectionnés pour programmer et créer des algorithmes ad hoc, pour accompagner les clients d’Altermind dans l’évaluation de leur niveau de digitalisation, dans lastratégie de plateformisation de leur business model et dans l’intégration de l’intelligence artificielle dans leurs process. »

En quelque sorte, derrière ce langage très franglais, il s’agit d’ubériser le monde des chercheurs intéressants (« académiques spécialisés ») pour le monde des dirigeants. Et on s’assurera facilement qu’ils sont « bien pensants » : à la différence des chauffeurs de louage, les universitaires publient, par passion comme par nécessité de carrière. Quelques mots-clés bien choisis suffiront à repérer leur sensibilité politique sans risquer les foudres de la Cnil ou du RGBD.

Au fond, ici comme chez Uber, la gestion du personnel devient algorithmique, voire robotisée. Le personnel n’est plus géré par une hiérarchie de cadres de tous niveaux, mais par des algorithme. La DRH devient un algorithme. C’est la RHobotique.

Mais ne soyons pas négatifs. Tout le monde se sert des technologies pour améliorer la gouvernance. Peu le disent aussi clairement que Mathieu Laine qui en fait un élément clé de sa communication. Ceux qui ont d’autres idées n’ont qu’à en faire autant…





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