1901-1910 : expansion et tensions



Deux images "populaires" de la belle époque.

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Références documentaires . Images, photos, cartes postales
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Ebauche en cours de développement
La datation des cartes postales étant rarement précise, nous en regroupons ici qui peuvent être un peu plus - ou moins - anciennes.

Le contexte général

Nous voyons la Belle Epoque comme un moment de tranquillité contrastant avec la catastrophe de la décennie suivante. Les cartes postales renforcent, par nature, une impression de calme, statique, d'une ville peu encombrée de véhicules...

or c'est plutôt l'ébullition des technologiques, des idées, des engagements sociaux qui frappe à l'ouverture des autres documents de l'époque.(et pour l'instant, nous n'avons pas encore dépouillé les délibérations du conseil municipal du moment).

D'ailleurs, la ville commence à oublier l'ouragan de 1893, mais en 1910 subira, sans beaucoup de dégâts, l'inondation de 1910. En 1904 elle échappe (presque,dans l'inconscience) à une autre catastrophe ; le lotissement voire la destruction du château.

Oui, Maisons
- se développe rapidement
- se divise âprement sur toute une variété de thèmes.

Le développement


Population : + 40%


La population continue sa rapide croisssance : : 6 730 habitants en 1901, 8 149 en 1906, 9 674 en 1911, soit encore 40% de plus en dix ans.
C'est je pense surtout en ville, dans les quartiers répartis en rues sur le plan de 1905. Probablement beaucoup d'employés et de cadres du tertiaire, car les industries ne se développent guère (l'usine de Borax fonctionne-t-elle encore ?), et le château est inoccupé et n'emploie plus de domesticité.
Heureusement le bâtiment occupe beaucoup de main d'oeuvre, certains entrepreneurs emploient jusqu'à 150 voire 200 ouvriers. (J. Barreau).
Et les activités hippiques, avec l'expanssion impressionnnate de la Société des steeple-chase, qui modifie la structure même de tout le fond du parc.

Après 80 ans de paix sur le territoire national, nous oublions aussi la forte présence de la vie militaire : conseil de révision, service, et présence de milliers de soldats au camp Galliéni,mis en place dans la décennie précédente.

Il faut loger cette population, cette petite classe moyenne. A l’époque, une situation stable mais même modeste permet de s’offrir un bout de terrain et d’y faire construire un pavillon, ou au moins de louer un appartement. C’est la ville que nous montrent les cartes postales, un peu menteuses car elles sont faites pour plaire, mais qui témoignent d’une ville fière d’elle-même.


Un centre ville stabilisé


Documents et références . Images, photos, cartes postales

Il faut loger cette population, cette petite classe moyenne. A l’époque, une situation stable mais même modeste permet de s’offrir un bout de terrain et d’y faire construire un pavillon, ou au moins de louer un appartement. C’est la ville que nous montrent les cartes postales, un peu menteuses car elles sont faites pour plaire, mais qui témoignent d’une ville fière d’elle-même.

L'organisation des rues est presque celle d'aujourd'hui, comme le montre un beau plan de 1905.

Le centre (Longueil et les rues adjacentes) est stabilisé, dans un cadre qui ne changera guère jusqu'aux années 1990. Il est solidement encadré par de grands bâtiments de pierre : mairie, asile maternel, église Saitnt-Nicolas, écoles imposantes rues du Prieure internat de jeunes filles, au coin de la rue du Fossé (aujourd'hui, services techniques de la mairie). L'ancienne mairie disparaît en 1903.

Longueil est presque telle qu'aujourd'hui, depuis la Pharmacie du Parc (no1) jusuqu'aux cafés-restaurants à la gare et de l'autre côté du pont, les deux grands immeubles qui entourent l'entrée de l'avenue de Saint-Germain.

C'est l'extension pavillonnaire, au delà du chemin de fer, qui loge la plupart des nouveaux habitants. L'évolution avait été prévue depuis longtemps, notamment avec la construction des écoles Saint-Nicolas, audacieusement plantée au milieu des champs.

En ville comme dans le parc, le cheval est très présent dans le bâti : écuries surmontées des logements de lads, qui au siècle suivant seront peu à peu transformés en habitations.

Le parc voué au cheval et à ses milliardaires


L'importance des activités hippiques se marque :

- par les nouvelles tribunes en 1902.

- par de grandes et belles villas, qui reste pour l'essentiel celui voulu par Laffitte. (voir Les villas disparues par Jacques Barreau), notamment :

. la villa et l'écurie dite «de l'Aga Khan». Construite en 1906, l'ensemble regroupe deux corps de bâtiments de 30 boxes chacun donnant sur une cour fermée par un haut mur ;
- la villa Edifra, construite entre 1908 et 1912 pour le milliardaire américain Frank Jay Gould, presque un palais. Elle a été vendue en 1922, mais on ne sait ni à qui, ni avec quelles intensions ; assez probablement, il devrait y avoir une demande de permis de construire dans le courant de 2023 ;

- mais plus encore par les centaines d'hectares qui deviennent, en 1908, t la propriété (voir le site du Parc) de la société des steeple-chases de France (aujourd'hui France Galop ; elle prend en main l’organisation des courses et signe, le 23 décembre 1910, une nouvelle convention avec l’ASP ; ette dernière lui assure l’utilisation de la piste Jacques Laffitte. La société devient également propriétaire de plusieurs terrains dans le Parc afin d’y installer des pistes d’entraînement : les ronds Boileau, Poniatowski et Sainte-Hélène pour le plat et les ronds Eugène Adam et de l’Epine pour l’obstacle.

En revanche, le château est presque à l'abandon. Heureusement, l'Etat le rachète en 1904. Tout son environnement a failli être entièreement loti, notamment la pente qui mène à la Seine.

Un reste de vie agricole



. .
De gauche à droite : vaches sur l'île de la commune, la ferme de l'île Laborde, la ferme de Fromainville.

Il continue à y avoir un "chemin des vaches" en bordure de Seine. Les îles offrent un vaste espace de pâturage.
Et il y a la ferme de l'île Laborde, qui relève du Mesnil mais fait partie de la vie mansonnienne. Dans les années 1950 encore, on enverra les jeunes avec le bidon chercher du lait. Cette exploitation ne cessera que dans les années 1970.
Quant à la ferme de Fromainville, elle n'est pas non plus sur le territoire de la commune, mais ses produits sont commercialisés (je crois) dans un commerce situé avenue de la Pelouse et appela "La ferme".

Mais une circulation envahissante


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Tramway rue de Paris, hippodrome, accident en bas de la rue de Paris

Les cartes postales rendent mal cette abondance de la circulation, car les pellicules de l'époque obligent a obturer en "pause" (Le genre de chose que j'ai encore connu dans les années 50, mais qui est évidemment impensable avec nos téléphones d'aujourd'hui).

L'auto.Les voitures se multiplient. Elles sont bruyantes et n'ont pas de pot catalytique pour nettoyer leurs gaz d'échappement

C'est surtout la rue de Paris qui fait problème. Elle est étroite et fait relation entre le haut et le bas de Maisons comme entre Paris et Poissy avec la nationale 308. Les commerçants se plaignent des nuisances de la circulation. La rue est pavée en 1909, ce qui réduit sûrement la poussière mais doit augmenter le bruit.
Rue de la Muette aussi, l'air devient irrespirable du fait des voitures.

C'est aussi rue de Paris qu'a lieu le premier accident grave en bas de la rue de Pris.. ..

"Un malheureux terrassier nommé Jean Thévenot, 44 ans, marié et père de quatre enfants, a été tué dans d'abominables conditions.
Il travaillait à creuser un trou au bord de la route de Maisons-Laffitte à Houilles, lorsqu'une automobile, mal dirigée par son propriétaire, Mr Guyot, débordant du chemin, alla se jeter sur lui.
L'avant l'assomma à moitié, mais le plus malheureux est que de la voiture, renversée par le choc, s'échappa un flot d'essence qui, s'enflamment, brûla atrocement le malheureux Thévenot. Quand le propriétaire et ses deux compagnons, Mr. Dervillers, chauffeur et un de ses amis purent, s'étant relevés, courir à son secours, il n'était plus temps ; le pauvre terrassier expira presque aussitôt dans d'atroces souffrances
Cet accident a produit une très vive sensation dans le pays où, charitablement, on s'est efforcé de venir en aide à la veuve et aux enfants de Jean Thévenot".

Noter que l'article ne fait allusion ::
- ni a une sanction contre le(se) responsable(s) de l'accident
- ni à des dommages et intérêts en responsabilité civile.

Pour répondre à cet accroissement, apparaissent les taxes de stationnement (1901) et en 1905, les panneaux de limitation de vitesse pour les automobiles : 12 kmh. !!
C'est sans doute en partie pour cela que le marché ne se tient plus sur Longueil, mais est transféré à la "place publique" (actuelle place du marché).

Le tramway. Avec sa caténaire, ses rails et son bruit de ferraille, le tramway traverse la ville, du pont à la mairie.On se propose de construire de nouvelles lignes de tramway dans le département, au prix d'une imposition extraordinaire en 1910-1912 pour une ligne Maisons-Laffitte Saint-Germain-en-Laye Projet sans suite. Le tramway sera remplace par le bus en 1935.

Les trains, à chaque passage, sifflent et crachent leur fumée. Comme le font les cheminées du chantier naval en bord de Seine et surtout celles de l'usine de Borax, rue de Mexico. Et sans doute bien d'autres petites usines et ateliers. Et souvent le vent apport les odeurs des épandages d'Achères.

Lex voyageurs, mais aussi les marchandises. Mais les riverains de l'actuelle place de la place de la Libération se plaignent des nuisances des nuisances de cette gare. En 1906 La Compagnie de l'Ouest achete un terrain à l'angle des rues d'Achères et Puebla. pour y transférer ces activités (ce terrain est aujourd''hui occupé par les immeubles de La Sablière, filiale de la SNCF).

Les moyens hippomobiles sont encore très présents, tant pour les voyageurs en selle ou en voiture que pour les marchandises.

La bicyclette est très proche de celle d'aujourd'hui mais la roue libre est encore une nouveauté; de même que les freins "en fer à cheval" (Bowden, 1898). Elles figure souvent sur les cartes postales.
La course Paris-Brest n'est jamais passée par maisons, mais son animateur Pierre Giffard habite avenue du Chateau (plaque avenue Leclerc aujourd'hui), et notre pâtissier Durand invente le fameux gâteau à la crême.

Le fluvial, semble désormais réservé au plaisir, ou à la construction navale. Mais le port sert peut-être encore pour certains produits lourds ;



L'aérien n'apparaît à Maisons qu'avec le dirigeable, avec un spectaculaire accident en 1909.

Plus généralement, les technologies font peu sentir leur poussée. Notons tout de même
- l'électricité se généralise, avec une intervention du maire en 1910.
- en "informatique", sans doute un peu plus de machines à écrire, additionneuses et caisses enregistreuses
- le progrès du téléphone et du télégraphe (à mesurer).
- des techniques assez avancées avec le chantier naval] ]en BordsdeSeine Bords de Seine, qui a son pendant à Sartouville (chantiers Jouët).


A nouvelle population, nouveaux loisirs, nouveaux engagements


Meme si l'on est encore vingt ans avant les 40 heures et les congés payés, la nouvelle population de Maisons dispose de plus de temps. Elle l'emploie dans trois domaines : le sport, la culture, la politique (au sens large).
Et elle met à profit
- de nouveaux moyens publics ou commerciaux,
- d'une structure juridique nouvelle, l'association "loi de 1901".

Le sport


Quels sports ?

- Le cheval ne se limite pas aux courses. Il est certainement pratiqué en tant que sport individuel. Dans quelle mesure ?
- Le tir ( Société communale de tir, 1903) et la chasse au moins dans l'île, peut-être au fond du parc, mais les affectations à l'entraîn ement pour les courses ne la facilitent sûrement pas. -
- La pêche à la ligne (Syndicat_des Pêcheurs_à la ligne de Maisons-Laffitte, Sartrouville et Le Mesnil ,1903)
- Le bateau à moteur (Hélice-Club,1907)
- La baignade, Il faudra attendre les années 1950 pour que la Commune envisage de créer un "bassin de natation", mais danls le petit bras, les "bains froids" sont déjà très actifs et le resteront plus ou moins jusqu'après la guerre de 1940
- La course automobile (en 1907, une coupe de l'auto en bords de Seine).
- la boxe ... en 1909, un jockey affronte le boxeur Georges Carpentier.

Mais d'autres activités se pratiquent des associations de caractère plus général :
- Il y avait déjà l'USML fondée en 1896,
- l'Union athlétique de Maisons-Laffitte
- l''Association Sportive de Maisons-Laffitte (1906)
- le Club sportif (1907)
- l'Union amicale des sports (1907)
- l'Association sportive de Maisons-Laffitte (1909)

Pour animer ces associations s'est certainement développé un nombreux bénévolat.



La Commune ne reste pas les bras croisés. Elle organise en 1907 , la première fête sportive annuelle est organisée en 1907. Où?

En tous cas les illustrations dont nous disposons sont un étonnant mélange des genres :

- à gauche, à la tribune, il me semble voir, côte à côté la tribune le curé et le maire,alors que nous sommes en pleine séparation de l'Eglise et de l'Etat (voir plus loin):
- à droite, la dame représentée sur la médaille de l'évenement n'a pas vraiment l'air sportive.

Culture : de la lecture à la fête



A gauche, Longueil, à droite La Muette

Contrairement au sport, nous ne trouvons pas d'associations spécifiquement culturelles (L'Alliance musicale viendra bientôt, en 1913).

Cette population, plus cultivée, plus disponible, a le goût et le désir de lire. Même si elle va pas à Paris, elle trouve sur place
- au moins deux librairies-papeteries en centre ville (Longueil et Muette)
- probablement une boutique Hachette en gare

D'après les cartes postales, il est raisonnable de penser que, dès cette décennie, il y a deux librairies-papeteries dans le centre :
- au départ de la Muette, essentiellement une papeterie avec des cartes postales. Elle deviendra la librairie Clarke jusqu'aux années 1990 (à vérifier) ;
- en haut de Longueil, au moins depuis 1932, la librairie F. Pichat ("librairie Hachette), qui deviendra la maison de la presse jusqu'aujourd'hui.


Qu'y trouve-t-on ?
- de la papeterie, annoncée en grands caractères dans les deux boutiques;
- des cartes postales (peut-être même un service d'impression en phototypie ou des produits photographiques)
- au moment des premières communions, les images religieuses de l'album Saint-Sulpice, qui font de gros tirages, car la majorité des enfants font leur communion et offrent des images à leurs familles et amis, souvent avec un bref texte personnel au verso,
- des cartes géographiques (Taride et, à la fin de la décenniee les cartes Michelin au 200 000 eme, qui monopoliseront ce marché jusqu'aux années 1970 environ, combinées avec les plaques signalétiques Michelin, dont il reste un exemplaire à la sortie de Longueil vers Paris) ;
- de la presse, au moins avenue Longueil, comme on le voit sur la gauche. On aimerait pouvoir lire les titres !
- et bien sûr des livres ; les éditeurs n'ont pas attendu 1953 et Filipacchi pour viser un large marché.

Jean-Yves Mollier me pardonnera d'emprunter un paragraphe à son Une autre histoire de l'édition française (La Fabrique 2015) :

"Fayard et son "Livre populaire", Ferenczi et ses "Grandes aventures" ainsi que ses "Récits de voyage sur Terre, sur Mer et dans les Airs" à 10 centimes et tirés à 100 000 ou 200 000 exemplaires, Rouff et sa "Petite Bibliothèque populaire" ou ses journaux Mon Dimanche, Les Grands Romanciers et Le Globe-Trotter, comme Tallandier avec ses "Lisez-moi" ou son "Livre national" avaient totalement renouvelé le marché du livre à bas prix, dans la lignée des inventeurs du "roman à quatre sous"

A leurs côtés, des éditeurs tels que les frères Offenstadt, les bêtes noires de l'abbé Bethléem qui les dénoncera, en 1914, comme Juifs allemands ennemis de la France, étaient en train de renouveler le marché de l'édition de jeunesse.

S'engouffrant dans la voie de la bande dessinée, ils mettant en vente, entre 1904 et 1908, L'Illustré, L'Epatant, L'intrépide et Fillette et faisaient de leurs personnages les plus connus "Les Pieds Nickelés", les héros d'une jeunesse qui s'émancipait de la tutelle des parents et commençait à rejeter la tisane littéraire qu'on avait voulu lui faire ingurgiter jusque là. ...

Au même moment, du côté catholique, La Semaine de Suzette, apparue en 1904, accueillait la BD et "Bécassine", le personnage d'Emile-Joseph Pinchon, afin de moderniser les publications bien pensantes et concilier éducation chrétienne avec joie de vivre et autonomie de la jeunesse".

Entre public adulte et enfantin, les bandes dessinées de Christophe (La famille Fenouillard, Le savanc Cosinus et Le sapeur Camember), qui date de quelque vingt ou trente ans, mais enchanteront encore les familles bourgeoises jusque dans les années 1950.

Les enfants lisent certainement encore très largement la contesse de Ségur, Jules Verne et les beaux "livres de prix", in-quartos avec de belles couvertures en couleur.

Quelle place tiennent les grands auteurs (Balsac, Zola...), plus ou moins mis à l'index par le clergé ? Quelle place pour les grands classiques, de l'antiquité aux Lumières ? Ils sont sans doute plutôt achetés dans les librairies parisiennes par les bourgeois du parc ou les employés qui travaillent en semaine à Paris.

Quelle place pour la littérature scientifique ou philosophique ou poétique ? Par exemple
- Henri Poincaré: La science et l'hypothèse.(1902)
- Bergson : L'évolution créatrice (1907)
- Gide: L'immoraliste. (1902)
- Romain-Rolland: Jean-Christophe (1904)
- Claudel:Le (interwiki inconnu) Partage de midi (1905)...

La presse pour adultes comporte certainement les grands titres nationaux, mais aussi un peu de presse locale. Nous n'avons pas recensé la presse régionale et départementale, mais pour Maisons-Laffitte, les archives départementales ont des collections de divers titres de l'époque :
- L'écho de Maisons-Laffitte 1902
- Journal de Maisons-Laffitte 1904, 1907
- La gazette de Maisons-Laffitte (de 1892 à une date inconnue).
On voit qu'ils ont du mal à survivre.

La peinture

De belles oeuvres au château et certainement dans les belles villas. Pour les autres, on encadre chez soi des portraits de famille, des paysages (gravures, aquarelles), et quelques huiles ou pastels.
L'impessionnisme semble absent. A fortiori le cubisme (Picasso, les dames dAvignon, 1906), mais que le monde populaire et bourgeois boudera jusqu'à après la deuxième guerre mondiale.
Il y a sûrement eu quelques peintres ou au moins aquarellistes mansonniens, mais nous n'en avons aucune trace.

Le cinéma

Lumière filme depuis 1895. Mais pas de nouvelles de cinéma à Maisons avant l'incendie du cinéma au Café de Paris (1923, Barreau)


La musique


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(Photo, pas à Maisons, ni d'époque)

Le kiosque square Malesherbes (1913). Concert au Soleil d'Or (1928), musique en famille (Fenouillard), musique au camp

Il n'y a pas encore de disques ni de phonos, a fortiori de steaming. Alors la musique est essentiellement une activité collective, de mille manières
- On chante beaucoup ! En épluchant les légumes, en marchant en groupe ; à l'école, sans doute assez peu à l'église où officie (à vérifier pour Maisons) un chantre et l'organiste, et à l'armée
- dans les maisons bourgeoises, le piano est une quasi obligation, joué par la "jeune fille de la maison", quelquefois une flute à bec ou un violon
- sûrement pas de concert au château abandonné.




Mais le kiosque. Il était avenue Longueil, maintenant la mairie vient d'acheter (1896) la propriété Lebaudy, actuellement square Malesherbes pour en fare un jardin public et construire un kiosque à musique, qui sera plus tard remplacé par la salle Malesherbes.

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En 1911, il trouve une nouvelle vocation comme théâtre de verdure, avec de grands spectacles. Peut-être même une corrida organisée par Lebaudy en 1969 (point à vérifier). Gilles Mugnier a raconté « Les fêtes aux Caves du Nordi » dans le bulletin des Amis de 2017.


https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Colomb_(auteur) (surtout décennie précédente, mais très lu bien des décennies plus tard)
La culture se développe sur deux plans : le château que l'Etat acquiert en 1905 avec la création des Amis (voir l'article de Jacques Marec). La SACM est créée en 1909..


Le rôle essentiel des cafés et restaurants


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On est frappé, sur les cartes postales, par le nombre des cafés et restaurants.

""Les nombreux cafés de Maisos-Laffitte devaient leur prospérité aux lads des écuries ainsi qu'aux soldats de passage au camp militaire. Le café "Au képi", qui leur servait un petit vin de pays se trouvait rue de Paris" (source inconnue).

Nous y voyons deux raisons :

- sauf dans les grandes maisons bourgeoises, les logements sont petits, et occupés en journée par les travaux ménagers, voir par les travaux d'artisan (voir l'Assommoir, mais plus récemment Du côté des hommes, de Marie Rouanet (2001) ; l'homme n'est pas souhaité dans cet univers encomrfé et donc, après son travail, va tout naturellement au café
- il n'y a pas beaucoup (à vérifier) de "salles de réunion" mises à disposition par la municipalité, en dehors de la salle du conseil municipal et de l'église, dont les usages sont limités par nature..

On se réunit donc au café. Certains sont modestes, mais au moins deux, sur Longueil, ont une vaste salle : le café de Paris et le Soleil d'or.


La fête

Au fil des siècles, on voit l'opposition entre le désir d'animation, de convivialité, et le désir de tranquillités des riverains et des commerçants. Ce sera le cas pour la musique et la fête avenue Longueil, récemment avec la création du "parc urbain" entre les résiences de l'Entreé de Maisons et la Seine.

Monstrueux menus de fête. (Zola, la Terre).
Fêtes publiques, sur l'avenue Longueil ou dans les restaurants-cafés. Fêtes religieuses, les trois cloches : baptême, première communion, mariage.

La fête des Loges
Outre le 14 juillet, il y a maintenant une fête communale. (elle cessera des années plus tard, sur plainite des protestants et des riverains.

Le débat philosophique et religieux


Notice particulière

Social et politiquel


La morale affiché et tolérée (prostitution, violences conjugales, pédophiliue notammen dans le cleré.

Engrand au parc;

Au niveau national à gauche.
Affaire des fiches
https://fr.wikipedia.org/wiki/Querelle_des_Inventaires

Elections législaties en 1902, https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_l%C3%A9gislatives_fran%C3%A7aises_de_1902
1906, https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_l%C3%A9gislatives_fran%C3%A7aises_de_1906
1910 https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_l%C3%A9gislatives_fran%C3%A7aises_de_1910


Municipales en 1905, 1908

En 1902, Maurice Duverdy devient maire, et le restera jusqu'en 1935. Il s'intéresse assez peu aux menaces de démolition du château.

Les tensions



Et l’industrie apporte une autre animation, avec ses chantiers, ses charrois de matériaux et de déchets. Les cheminées de l’usine du Borax se profilent au dessus de la place de la gare. Le chantier naval en bordure de Seine a remplacé les vaches et les chasseurs par des yachts de compétition.

Le centre et le vieux Maisons


/
Ce contraste là n'intéresse personne à l'époque, semble-y-il. Il faudra attendre les années 1970 et Pierre Dupres pour que l'on commence la réhabilitation, avec l'Opah du vieux-maisons.

L'ordre règne. Le conseil municipal n'a même pas voulu qu'on écrive "Liberté, égalité frateriité" sur la Mairie, bien que ce soit légal

Là-dessus vient gronder un laïcisme militant. Des associations de libre pensée se forment. Et bientôt la loi de 1905, séparation de l'Eglise et de l'Etat, se traduit concrètement à Maisons. C'est la fin des soeurs à l'internat de jeunes filles comme à l'asile materne

Lutte des classes


C'est un peu aussi une opposition entre les Parisiens, des bourgeois avec de l'argent et de la culture. Cocteau, Martin du Gard.. et le population locale, plutôt domestique...

A rapprocher avec l'opposition revanchards/paciffistes ?

Le monde du cheval, toujours un peu à part, est aussi fortement agité.

En 1909, (Poisson p. 101) "on était en période de troubles sociaux : le 14 juillet, le syndicat national des garçons d'écurie, affilié à la CGT, arrêta les chevaux du grand steeple qui se rendaient sur la ligne de départ pour les empêcher de participer à la compétition".

La vie quotidienne est toujours très lourde, notamment pour les travaux ménagers . D'où la forte proportion de femmes au foyer et de domestiques. Le monde du cheval ne fait pas exception : en 1909 les jockeys syndiqués empêchent une réunion?

BAC 2011. Les mouvements sociaux dans le milieu des ourses, par Jacques Barreau

Pour oublier, on boit beaucoup. Les cartes postales nous montrent l'abondance des cafés, mais aussi de boutiques spécialisées en "boissons alcoolisées".

Comme le raconte un mansonnien d'aujourd'hui : mon grand-père était maçon Il partait tous les matins avec sa musette chercher un emploi pour la journée. S'il n'en trouvait pas, il ne pouvait guère revenir au logis, où son épouse n'avait déjà pas assez d'espace pour les travaux ménagers et les soins des enfants.

  • de grandioses villas dans un immense espace vert. La bourgeoisie parisienne vient s'y reposer, comme le raconte Martin du Gard. Jean Cocteau naît place Sully. Lebaudy lave sa voiture au champagne (date à préciser).
1906 Conflits dans les menuisieries
Arrpetés sur le repos hebdomadaire
Cessation de travail à l'imprimerie Lepice

Développement et écologie, nuisances

L'eau aussi, fait problème. Parfois il y en a trop, comme en 1910 avec la crue de la Seine, illustrée par maintes cartes postales. Mais aussi pour l'eau potable : l'eau de Seine devient imbuvable. Les puits naturels ne suffisent plus. Un rapport spécial est établi en 1905 par Léon Janet. La solution, gâce à l'ingénieur Etienne Pérous, commencent en 1909 le forage du puits artésien (entre l'actuel hôtel Ibis et le pont).

Forage du puits artésien par Etienne Péroux 1906, 1909

1905. Visite des puits, recherche d'eau potble

Inondation en 1905

On crée (ou déplore ?) une décharge_publique_dans_le_Saut_du_Loup 1906 (Barreau_MLMag)

L'eau elle-même devient problématique. Les puits deviennent insuffisants et on s'inquiètent de leur qualité. L'usine des eaux (si elle fonctionne encore) n'a pas le débit suffisant. Et l'eau de la Seine commence à pâtir des égouts parisiens. C'est tout de même elle qui sent encore pour la lessive et pour les "bains froids".

"Rien ne vaut une bonne guerre"


... "Heureusement" arrivera la guerre" ("Rien ne vaut une bonne guerre" ai-je entendu souvent dans mon enfante) , et tout le monde se réconciliera dans l'union sacrée sous l'égide de la chambre bleu horizon... mais ceci est une autre histoire, voir la décennie suivante.

Central télégraphique de Paris 1901
Expulsion des chartreux 1902
Train pour Longchamp 1903